3 novembre 1917. Léon Bloy

publié le 3 November 2022 à 01h01 par José LONCKE

3 novembre 1917. Mort de Léon Bloy (1846-1917), romancier et esayiste français. 

3 novembre 1917. Léon Bloy

De son œuvre, on retient surtout la violence polémique, qui explique en grande partie son insuccès, mais qui donne à son style un éclat, une force et une drôlerie uniques. Pour autant, l'inspiration de Bloy est avant tout religieuse, marquée par la recherche d'un absolu caché au-delà des apparences historiques.

Quelques citations :

Il n’est rien au monde que je vomisse autant que le pessimisme, qui représente à la fois, pour l’horreur de ma pensée, toutes les impuissances imaginables (…). Je n’estime que le courage sans mesure et je n’accepterai jamais d’être vaincu, - moi ! (Le Mendiant ingrat)


Étonnante médiocrité intellectuelle de Napoléon. Ce grand homme est le père de tous les lieux communs du XIXe siècle et plus ils sont abjects, plus leur extraction est sensible. (Le Mendiant ingrat)


Autant que je puis voir, toute la fonction de ces magistrats est résumée dans le mot si bête et si lâche de conciliation. (…) le juge mécanique (…) s’applique invariablement à établir une balance, une sorte de mitoyenneté entre la demande injuste et le refus indigné. (Le Mendiant ingrat)


Seigneur Jésus, vous priez pour ceux qui vous crucifient, et vous crucifiez ceux qui vous aiment ! (Le Mendiant ingrat)
Pourquoi, à de certaines heures, sommes-nous assaillis d’une tristesse noire et mauvaise, toute semblable à celle que déterminerait en nous le remords de quelque crime ? (Le Mendiant ingrat)


On veut à toute force que je sois un très grand et très haut artiste, dont la principale affaire est d'agiter l'âme de ses contemporains, alors que je suis bonnement un pauvre homme qui cherche son Dieu, en l'appelant avec des sanglots par tous les chemins. J'ai écrit cela de bien des façons et personne n'a voulu me croire... (Mon journal) 


Les riches environnent Paris comme une circonvallation de fumier autour d'une porcherie monstrueuse. (Mon journal) 
Il est intolérable à la raison qu'un homme naisse gorgé de biens et qu'un autre naisse au fond d'un trou à fumier. (Mon journal)   


A propos des automobiles et des trains électriques, (...) les inventions modernes tendent de plus en plus à donner aux hommes les moyens de fuir. (Quatre ans de captivité à Cochons-sur-Marne) 


J'ai l'âme ankylosée, rouillée, immobile. Je suis comme une vieille horloge pleine de poussière. (idem)


On a récolté près d'un million, pour la Martinique. Les malheureux en recevront-ils seulement un quarantième ? J'imagine que les secours en argent iront surtout à quelques millionnaires dont l'opulence a été plus ou moins entamée par le volcan et qui ont besoin de se refaire. Pour ce qui est des mourants de faim, on leur expédiera de la morue invendable, des farines avariées, des conserves en putréfaction, tous les rebuts et déchets des entrepôts de la France ou de l'Angleterre. Les fournisseurs nageront dans l'allégresse et les tenanciers de la Compassion publique achèteront des immeubles situés à d'énormes distances de tout cratère. [Après la destruction, le 8 mai 1902, de Saint-Pierre de la Martinique par l'éruption de la montagne Pelée.] (Idem)  

Il y a environ vingt-cinq ans que j'ai commencé ma vie d'écrivain, vie qui a été infiniment dure, ayant toujours préféré l'indigence et même le décri aux vacheries ou prostitutions littéraires qui ont porté plusieurs de mes anciens camarades à l'Académie et au Pouvoir.  (Idem)


J'ai fait mes plus beaux voyages sur des routes mal éclairées. (L'Invendable)


La Misère est le manque du nécessaire, la Pauvreté est le manque du superflu. (L'Invendable)


Le retour sur le passé ne donne que de la poussière. On est étonné de voir le peu d'importance, la vanité parfaite de tout ce qui avait agité le cœur. (L'Invendable)


Il faudrait n'avoir aucune expérience de la vie pour ignorer que plus on est riche, plus les charges sont pesantes parce qu'on a moins de prétextes pour s'en plaindre, et il faudrait être sourd et bien insensible pour ne pas entendre, à cet égard, les gémissements des riches et n'en avoir pas le cœur déchiré. (Éxégèse des lieux communs)

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