Avec La raison est pour Dieu, de Timothy Keller, les éditions CLÉ nous proposent un livre à la fois stimulant et rafraîchissant, à classer parmi les ouvrages d’apologétique. On y retrouve bon nombre de sujets classiques traités dans cette discipline : science et christianisme, la compatibilité entre un Dieu bon et la souffrance ou l’enfer, la réalité de la résurrection, etc.
La formation universitaire et les recherches personnelles de Timothy Keller lui ont permis d’acquérir un bagage théologique et culturel impressionnant. Pourtant, l’auteur de La raison est pour Dieu n’est pas seulement un intellectuel, qui aurait pu se contenter de déployer ses talents en tant que professeur dans une université prestigieuse (chose au demeurant ô combien excellente), mais c’est aussi un homme de terrain, un missionnaire venu implanter une Église presbytérienne en plein Manhattan à la fin des années 80. Timothy Keller ne se proposait pas d’annoncer un évangile « au rabais », accommodé à la culture et à la philosophie ambiantes, mais de prêcher un message évangélique « orthodoxe », sans compromis avec les aspects fondamentaux de la foi chrétienne. La population de New York était alors réputée la plus réfractaire à l’Évangile, et à cette époque presque tout le monde lui prédisait l’échec. Pourtant, fin 2007, l’Église presbytérienne du Rédempteur était fréquentée par plus de 5.000 personnes, et avait donné naissance à une douzaine d’autres assemblées dans les quartiers voisins.
Ce livre est donc le fruit d’un vécu, celui d’un croyant en dialogue avec des non-croyants (« sceptiques à l’esprit vif », selon les termes de Timothy Keller), dans un milieu culturel assez sophistiqué et marqué par le pluralisme et le relativisme (on peut parler de post-modernité). À cet égard, son propos dépasse le cadre des États-Unis et s’avère tout autant pertinent pour notre vieille Europe en général, et notre France en particulier, car les objections à la foi chrétienne auxquelles répond cet ouvrage se retrouvent aussi bien de ce côté-ci de l’Atlantique que sur les rives de l’Hudson. Quant à la mentalité post-moderne, elle imprègne l’ensemble du monde occidental dont la France fait partie.
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