Quand vous verrez l'abominable dévastateur...

Extrait Texte de prédication

Évangile selon Marc, chapitre 13.14-27

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Quand vous verrez l'abominable dévastateur...

Un prédicateur, un texte, un lieu… deux prédications

Quelques mots d’introduction

Les deux prédications proposées à votre attention ont été partagées lors du culte du jeudi soir célébré par la communauté des Diaconesses à Versailles, à exactement un an d’intervalle, le 3 septembre 2009, puis le 2 septembre 2010. Ce texte de l’Évangile selon Marc n’est donc pas un choix personnel, mais celui de la liturgie. Même si ma première réaction a été un : « Non pas encore celui-ci ! », il me semble toutefois sain et bienfaisant d’avoir, parfois, à méditer et annoncer un texte que nous n’avons pas choisi nous mêmes et surtout de devoir le prêcher une seconde fois dans le même lieu ! Tout texte biblique « imposé » deviendra « le nôtre » par l’attention et l’écoute que nous lui porterons devenant alors la Parole que nous nous réjouissons d’annoncer.
La Communauté des diaconesses aime la Parole et y est attentive.

La prédication est nettement plus courte que ma prédication dominicale habituelle.

Comme souvent avec les évangiles, trois questions ont orienté mon attention au texte :
1) Comment les disciples de Jésus, les auditeurs, vont-ils comprendre ces paroles dites à la veille des événements de Pâques ?
2) En quoi ces paroles éclairent-elles les chrétiens premiers lecteurs de cet Évangile ?
3) Qu’éclairent ces paroles pour nous aujourd’hui ?

Les pistes qu’ouvre la troisième question dépendent beaucoup de notre réponse aux deux premières.

Le contexte de cette partie de Marc, que je vois commencer en 12.38, est celui d’une distance à prendre avec ce que le premier regard voit : les grandes robes des scribes, la veuve insignifiante, puis les pierres majestueuses du temple. La question soulevée est donc celle de la différence entre ce que nous voyons et ce que nous devrions voir par le regard de Jésus et voyant autrement alors nous agirons autrement.

Nous avons refusé toute tentative d’échafauder un « calendrier eschatologique » qui n’aurait été que le retour inutile à la question des quatre disciples verset 4 : « Dis-nous quand cela arrivera ? ». La réponse de Jésus nous semble davantage une invitation à discerner en nous l’espérance malgré les circonstances, plutôt que de supputer des « quand ». C’est la condition pour que chaque génération puisse saisir toute la promesse de ces paroles du Seigneur.

La première prédication s’articule davantage autour du message de la vigilance et de l’espérance. La seconde porte plutôt attention à ces situations où notre temple, ce qui en nous marque la présence de Dieu, la sécurité, est détruit. Le contexte de la destruction du temple hérodien par les armées romaines nous renvoie aux textes bibliques post-exilique qui témoignent des profonds questionnements suscités.

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Ière prédication

La Parole de Dieu vient à nous par les Écritures. Parfois comme une source s’offrant librement à étancher notre soif ; parfois en nappe profonde, vers laquelle il faut d’abord avec persévérance creuser le puits de notre écoute.

Mais la Parole est bien là !

L’Évangile de ce jour tient davantage du puits que de la source !

Tout commence au début du chapitre 13, par la remarque de ce disciple impressionné par la construction massive du temple semblant défier les siècles, mais auquel Jésus répond que de ces pierres qui l’impressionnent tant, demain il ne restera rien : « pas pierre sur pierre, tout sera détruit ».

La suite du texte de Marc est rythmée par une exhortation : « Prenez garde », « Vous donc, prenez garde, je vous ai prévenus de tout ».

Être disciple suppose de la vigilance et du discernement, car comme les pierres du temple, comme la robe des scribes, comme la veuve du temple, tout ce qui se donne à voir est trompeur et peut être cause d’égarements, par des a priori, par la séduction ou par la peur.

Satan n’est-il pas le menteur et le père du mensonge ?

« Quand vous verrez “l’Abominable Dévastateur“ installé là où il ne faut pas - que le lecteur comprenne ».

Que l’Esprit du Christ nous éclaire pour que nous comprenions ce que nous avons besoin de comprendre pour le suivre !

Le langage renvoie au prophète Daniel ; l’histoire renvoie à la profanation du temple par Antiochus Épiphane, puis à sa destruction par les romains. Dans l’histoire d’Israël tout ce qui touche au temple, à commencer par la destruction de celui de Salomon par les babyloniens, a toujours engendré un traumatisme spirituel et théologique, des questions sans fin quant à la présence de Dieu.

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Auteurs
Richard GELIN

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