7 questions pour éviter les idées reçues

Complet Réflexion

Abonnement au magazine Croire et Vivre

Je m'abonne

7 questions pour éviter les idées reçues

1. Pourquoi certains s’habillent-ils différemment des autres ?

L'habillement n'est qu'un comportement parmi d'autres. Il représente pourtant un moyen privilégié pour marquer la différence entre les individus, donc pour se démarquer de la foule.

Avant même la parole, le look est le premier moyen de communiquer entre personnes qui ne se connaissent pas. Il est temporaire et peut donc accompagner l'évolution de notre personnalité. Dans un monde où nous nous sentons impuissants pour changer tellement de choses, y compris de nombreux aspects de notre existence, l'habillement fait partie des aspects de la vie que nous pouvons changer. L'excentricité vestimentaire peut aussi être une manière d'affirmer son indépendance par rapport à la tyrannie de l'industrie de la mode.

Pour beaucoup d'esprits créatifs, l'originalité est aussi, tout simplement, un moyen de tromper l'ennui de l'uniformité, une toile pour exprimer leur créativité.

2. Est-ce mal de cultiver son look ?

Il n'y a pas de mal à utiliser son look pour exprimer une différence par rapport à la norme, mais quand cette « différence » veut témoigner d'un sentiment de supériorité, alors elle pose un problème. Aujourd'hui, l'argent est considéré comme un facteur de supériorité, et s'habiller d'une manière qui dit « Je suis riche » est une affirmation de mépris par rapport à ceux qui n'ont pas autant de moyens. La mode est utilisée pour souligner la capacité de séduction. Le sexe est probablement la deuxième valeur la plus prisée après l'argent. Un look qui dit « Je suis sexy » sert à accentuer la différence perçue avec ceux qui sont considérés comme inférieurs dans ce domaine. Quand le look sert à évaluer les autres, il est en contradiction avec le principe chrétien qui affirme que la valeur de l'être humain dépend de Dieu et de son image qu'il a placée en nous. Ce ne sont pas notre apparence, notre argent, notre réussite sociale, notre capacité de séduction... qui font notre valeur.

3. Pourquoi les gothiques, punks, metalleux font-ils parfois peur ?

La différence fait peur parce qu'elle nous place devant l'inconnu. Pour beaucoup cependant, écouter une musique jugée dérangeante, adopter un look punk ou gothique, dévorer des mangas... sont des façons de marquer leur différence, mais leurs motivations sont très diverses. Il est donc dangereux de généraliser à l'excès. Il n'y a pas qu'une raison qui explique leur choix. Prétendre analyser de telles modes en quelques phrases est absurde.

Si certains jeunes choisissent ces moyens pour exprimer leur révolte contre les valeurs parentales, d'autres le font pour exprimer leur rejet d'un contexte culturel dominé par la superficialité perçue de la musique pop/rap ou de la mode imposée par les publicitaires. Il arrive qu'un jeune, mal dans sa peau, alimente son mal-être en affectionnant des artistes qui évoquent la mort et la violence, mais un autre peut aussi bien se tourner vers ces formes musicales ou esthétiques parce qu'il y trouve une évocation vraie de notre monde difficile et violent. Pour d'autres encore, le look est une façon de s'identifier à un groupe et d'appartenir à une « tribu », et ainsi de reconnaître leurs « semblables ».

4. Comment réagir aux thèmes morbides ?

Certains parents craignent que leurs jeunes trouvent dans ces formes culturelles des moyens d’accentuer leur mal-être, voire de s’adonner à des pratiques néfastes comme l’automutilation ou l’occultisme. Les médias affirment tout et son contraire sur ce sujet. Les uns surfent sur l’inquiétude à grand renfort d’images provocantes et de statistiques plus ou moins fiables tandis que d’autres prétendent qu’il n’y a aucun lien de cause à effet entre un éventuel comportement néfaste et la musique, le cinéma et la littérature.

La vérité se situe certainement entre ces deux extrêmes. Une corrélation statistique ne signifie pas un lien de cause à effet : une personne aux tendances suicidaires peut être attirée vers la culture gothique, sans que celle-ci soit la cause de ses tendances. De même, un intérêt pour l’occultisme peut être accompagné d’une attraction pour le gothique. Il n’en est alors qu’un symptôme. La morbidité est un thème commun aux deux domaines, sans que l’un conduise toujours à l’autre. La réaction la plus intelligente devant une fascination pour la mort ou pour le satanisme n’est pas d’accuser ces symptômes, mais d’engager un dialogue pour en déterminer les causes.

5. Comment se positionner sur ces questions ?

Se faire tatouer, s’habiller en noir, lire des mangas, écouter de la musique planante ou du metal, adopter le style gothique.... La tentation est forte de faire un amalgame facile entre ces formes culturelles extrêmes et le suicide ou l’occultisme. Ceux qui aiment la vérité doivent rejeter ce genre de raccourci.

Si le noir est la couleur préférée des gothiques, il est aussi traditionnellement associé aux habits des prêtres et des pasteurs. Dans le milieu du metal, on trouve des chrétiens qui expriment leur foi par cette forme musicale. Le mot « manga » signifie simplement « croquis rapide » ou « bande dessinée » en japonais. Les mangas englobent autant de thèmes divers qu’en compte la littérature : de la science-fiction à l’écologie, en passant, bien sûr, par les relations amoureuses, l’occultisme, la pornographie et... la Bible.

6. Y a-t-il un lien entre le satanisme, le metal ou le gothique ?

En fait, il y a un lien possible entre toute expression artistique (musique, spectacle, littérature, arts plastiques, etc.) et n’importe quelle conviction forte. Il n’est donc pas étonnant que des personnes adeptes d’occultisme ou de spiritisme expriment leurs convictions par des formes artistiques percutantes ou émotionnellement chargées, voire agressives. De plus, le rock a été associé depuis ses débuts à la contestation de l’ordre établi. Cela en fait une forme d’expression de choix pour des personnes attirées par la transgression des normes. On peut pratiquer ou écouter des musiques extrêmes pour contester le matérialisme, l’exploitation des êtres humains et la distorsion des valeurs qui sous-tendent notre société contemporaine.

Des adeptes de metal ont été délivrés de liens occultes par la puissance de Dieu. On connaît aussi des gothiques qui ont cherché le contact avec l’au-delà dans le spiritisme. En fait, ces personnes ont posé des questions vraies et légitimes, mais elles sont allées vers des réponses trompeuses. Leur musique ou leur look ne sont pas la cause de leurs pratiques occultes, mais une expression de leurs interrogations. Il est bien plus important de chercher à apporter les bonnes réponses à ces questions que de s’opposer à des vecteurs de communication.

7. Que pensait Jésus des apparences ? Et nous ?

Jésus était connu comme l’ami des marginaux et des personnes qui ne correspondaient pas aux normes sociales de son époque(1). Il rejetait l’évaluation des gens selon leur aspect, leurs vêtements, ou même leurs gestes. Il n’a pas hésité à dire : « Ce qui paraît important pour les hommes est une chose horrible pour Dieu(2) ». Par-dessus tout, il savait regarder au-delà des apparences pour voir les besoins réels de ses interlocuteurs, comme la belle Samaritaine au bord du puits(3), ou la femme accusée d’adultère(4).

Le dicton « l’habit ne fait pas le moine » dit vrai. Hélas, les hommes sont toujours tentés de traiter différemment les personnes en fonction de leur look. Avons-nous la même considération pour une jeune rockeuse tatouée que pour une femme en tailleur classique ? La coiffure extravagante du punk est-elle aussi bienvenue que le costume-cravate ? Se débarrasser de ses piercings serait-il une marque de bonne spiritualité ?

Le prophète Samuel fut corrigé pour avoir cru qu’un roi devait être nécessairement grand et beau. Dieu lui dit : « Les gens font attention à ce qui se voit, mais moi, je regarde le fond du cœur(5)) ».

C’est bien ce que Jésus faisait... Et ce qu’il fait encore.

Auteurs
Jonathan HANLEY

Recevez ce numéro
au format papier

3 €

J'achète ce numéro

Téléchargez ce numéro
au format ePub et PDF

2 €

J'achète ce numéro

Abonnement au magazine Croire et Vivre

Je m'abonne

1.
Matthieu 11.19
2.
Luc 16.15
3.
Jean 4
4.
Jean 8
5.
1 Samuel 16.7 (Bible « Parole de Vie »

Vous aimerez aussi

Ajouter un commentaire

Votre adresse e-mail nous permet :

  • de vous reconnaitre et ainsi valider automatiquement vos commentaires après 3 validations manuelles consécutives par nos modérateurs,
  • d'utiliser le service gratuit gravatar qui associe une image de profil de votre choix à votre adresse e-mail sur de nombreux sites Internet.

Créez un compte gratuitement et trouvez plus d'information sur fr.gravatar.com

Chargement en cours ...