Mystères de la nuit de Noël

Complet Si la Bible m'était contée

Ce jour-là, Dieu a fait irruption dans la vie d’un jeune berger. L’entendrez-vous également vous parler?

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Mystères de la nuit de Noël

J’étais alors un tout jeune pâtre. C’était la première nuit que je passais dans les champs. J’étais tout excité, mais j’ai fini par m’endormir sous le genêt contre lequel je m’étais appuyé, puisque tout à coup, je n’ai plus vu aucun des bergers qui étaient avec moi. Où étaient-ils donc tous passés?

Après avoir regardé alentour, j’ai levé les yeux vers une lumière étrange. Une étoile très brillante scintillait dans le ciel. Vous allez trouver cela bizarre, mais cette étoile m’a parlé. Elle m’a dit: «Je suis l’étoile brillante du matin». Comme elle avait l’air de me faire signe, je l’ai suivie.

En chemin, je suis passé près de la vigne du père Barnabé. Vous n’allez sûrement pas me croire, mais une voix venant de la vigne a dit suffisamment fort pour que je l’entende: «Je suis la vraie vigne, et mon Père est le vigneron». C’était plutôt surprenant, mais cela m’a fait penser à tous les textes qu’on lit à la synagogue où il est question de vigne.

En m’approchant de la ville, j’ai enfin trouvé un chemin et là, croyez-moi ou pas, mais ce sont les pierres que j’ai entendu parler: «Je suis le chemin, la vérité et la vie». Quelle drôle de phrase! Qu’un chemin fasse comprendre qu’il est un chemin, passe encore. Mais qu’il dise qu’il est “LE chemin” et ajoute ensuite la vérité et la vie! J’ai trouvé cela très curieux!

Tout à coup l’étoile s’est arrêtée et son éclat est devenu plus intense. Alors j’ai entendu ces mots: «Je suis la lumière du monde». C’est vrai que cette lumière semblait pénétrer jusqu’au fond de moi. Tout autour, la nuit semblait aussi radieuse que le jour.

L’étoile m’a conduit devant une petite étable. J’allais frapper à la porte quand celle-ci m’a souri. Si, si, je vous assure, la porte m’a souri, puis elle a ajouté: «Je suis la porte, celui qui entre par moi sera sauvé». Là, j’ai commencé à avoir peur, mais en même temps, puisqu’elle m’y invitait si gentiment, il me suffisait de pousser le battant.

À l’intérieur, quelle surprise! Voilà donc où avaient disparu mes compagnons. Ils étaient tous à genoux. J’ai regardé au fond de l’étable. J’y ai vu une femme qui avait l’air bien fatigué, un homme dont le regard rayonnait de bonheur et, mes yeux s’habituant à la pénombre, j’ai aperçu un berceau. En fait de berceau, c’était la mangeoire qui avait été garnie de paille fraîche recouverte d’un linge sur lequel reposait un bébé. Là, je ne sais pas qui a parlé, mais j’en suis sûr, j’ai entendu: «Je suis le bon berger, je donne ma vie pour mes brebis». Cette parole-là aussi était mystérieuse. Je savais bien qu’un berger vit pour ses brebis. Mais de là à mourir pour elles, ça, je ne l’avais jamais imaginé.

Autour du berceau, mes compagnons avaient déposé divers cadeaux, j’ai fouillé ma musette pour apporter moi aussi ma contribution. Ça se fait d’apporter un cadeau à un nouveau-né! Je n’avais rien qu’un gros morceau de pain, je l’ai tout simplement posé là avec les autres choses. Et, voilà que la voix s’est encore exprimée: «Je suis le pain de vie». C’est drôle, mais cette voix inattendue ne m’a pas effrayé. Elle m’a surpris bien sûr. Elle m’a surtout interrogé. Je me suis demandé si je ne déraillais pas. C’est d’ailleurs pour cela que j’ai gardé tout cela pour moi pendant si longtemps.

Mais je me sens obligé de tout vous révéler depuis ce qui m’est arrivé il y a quelques jours.

Figurez-vous que j’ai encore entendu la même voix mais cette fois, c’est un vrai homme qui parlait Auprès de lui, une femme était arrivée de la ville en courant, le visage inondé de larmes. L’homme devait avoir environ trente ans. Je n’ai pas saisis toute leur conversation mais j’ai compris que le frère de cette femme venait de mourir. Son chagrin était immense. À un moment, l’homme a élevé la voix et il a dit clairement: «Je suis la résurrection et la vie». Après cela ils sont partis. Elle était comme rassurée.

Moi, j’ai reconnu tout de suite cette voix. C’est celle que j’avais entendue il y a trente ans C’était donc lui qui me parlait depuis si longtemps? J’avais bien pensé reconnaître l’homme que les foules suivaient à cause des miracles qu’il faisait. Mais pour moi, c’est sûr, ce Jésus est désormais beaucoup plus qu’un faiseur de miracles. Il est surtout JE SUIS, Dieu venu parmi les hommes pour nous chercher. Moi, je peux vous dire qu’il m’a trouvé.

Auteurs
Prisca WILES

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