Où se cache la croix ?

Complet Si la Bible m'était contée

Notre langage comporte bien des allusions à la mort de Jésus. Nous les utilisons parfois sans bien savoir leur sens ni même celui de la croix que nous portons autour du cou.

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Où se cache la croix ?

Que savez-vous de Jésus-Christ? Vous obtiendrez sans doute autant de réponses à cette question que de personnes à qui vous la poserez! Une chose cependant est largement connue, au moins dans nos pays: Jésus est mort cloué sur une croix. Qui n’a jamais eu l’occasion de voir une Église avec une croix ou une représentation de la mort du Christ (crucifix, tableau…)?

Quelques exemples

Lorsqu’une personnalité «people» se retrouve dans une situation catastrophique, on parle de sa descente aux enfers. On évoque aussi le chemin de croix de quelqu’un pour dire que cette personne, autrefois enviée, vit maintenant un cauchemar.

Par contre, quand la tradition chrétienne dit de Jésus: «Il est descendu aux enfers», elle exprime une vraie confession de foi. «Jésus a été crucifié, il est mort, il a été enseveli, il est descendu aux enfers…» On a donné beaucoup d’explications différentes de cette expression. La plus simple est de comprendre que Jésus est passé par la souffrance, le décès, l’ensevelissement et le sort de toutes les âmes humaines après la mort, ce que la Bible appelle «le séjour des morts». Sa descente aux enfers est ce qui s’est produit après sa mort. Quant à son chemin de croix, il s’est produit juste avant. L’expression se comprend plus facilement.Lorsque Jésus a été condamné à mort, il a dû marcher jusqu’au lieu de son exécution. C’est cela le chemin de croix: Jésus, très affaibli par de mauvais traitements, avançant vers le lieu de son supplice.

Dans le même ordre d’idée, on dit aujourd’hui de quelqu’un qui ne se contente pas de subir une épreuve, mais qui avance malgré tout qu’il doit «porter sa croix». On le dit aussi de quelqu’un qui a un problème récurrent de santé, ou d’un autre qui est malheureux en amour ou encore qui est en difficultés financières. On comprend que cela n’avait pas le même sens pour Jésus qui a dû littéralement porter sa croix. Et puisque les évangiles nous disent qu’à un moment, des soldats ont réquisitionné quelqu’un pour la porter à sa place, on imagine qu’il s’agissait de quelque chose de vraiment difficile. À un autre moment, Jésus a prévenu que ceux qui voulaient être ses disciples devraient se charger chaque jour de leur croix et le suivre. Porter sa croix, selon Jésus, c’est accepter de souffrir parce qu’on est chrétien.

On dit aujourd’hui de quelqu’un qui passe par une souffrance intense: «Il vit un véritable calvaire!» Qui sait aujourd’hui que «calvaire» vient d’un mot latin qui veut dire «crâne»? Et que ce mot désignait à l’époque du Christ un lieu près de Jérusalem, celui-là même où Jésus a été crucifié?

Ressemblances et différences

Nous disons parfois, par une exagération problématique, que nous avons vécu un véritable calvaire parce que nous sommes passés par une mauvaise grippe… Sans toujours le savoir, nous mettons notre souffrance et celle de Jésus l’une à côté de l’autre. Peut-être avons-nous besoin d’un repère comme celui-là. Mais il serait préférable de savoir ce que nous disons.

Le jour de la mort de Jésus a été un jour de rencontres. Pilate, le gouverneur romain, a rencontré Jésus, mais il a eu peur et n’est pas allé jusqu’au bout de sa recherche. Sur le «calvaire», il y avait aussi un autre homme, un bandit, qui avait sûrement dû, lui aussi, «porter sa croix» avant d’être crucifié à côté de Jésus. Lui, a été jusqu’au bout, quand il a dit à Jésus: «Souviens-toi de moi, quand tu viendras comme roi.» Et Jésus l’a accueilli.

Aujourd’hui encore, la croix est un lieu de rencontres. La Bible nous montre Jésus-Christ cloué sur une croix. Il est encore temps d’ouvrir les yeux. Qui sait ce que nous verrons alors?

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Huit croix parmi d’autres

Grecque

Utilisée par les chrétiens orientaux. Elle est caractérisée par des branches égales et rectilignes.

Latine

Utilisée beaucoup plus par les chrétiens du monde latin. La branche inférieure est sensiblement plus longue que les autres. Àdistinguer du type suivant, plus ancien, qui, lui, n'a pas de tête.

En tau

Du nom grec de la lettre T qui la figure parfaitement. Le condamné transportait la barre transversale qui s’emboîtait à l’extrémité d’un pieu fixe. La plus ancienne figuration de la crucifixion du Christ connue utilise la croix en tau.

À double traverse

De type latin, mais avec deux branches transversales, la plus élevée étant plus courte. Elle provient sans doute du titulus, écriteau qui portait l’inscription de Pilate sur la croix.

Écotée

Elle est constituée de troncs d'arbres bruts simplement ébranchés. Elle figure et rappelle la conjonction symbolique de l'arbre de la connaissance du bien et du mal avec l'arbre de vie et l'arbre de la croix. À l’origine, le même mot signifie à la fois l'arbre et la croix. Ce que le Christ a fait sur la croix sauve l’homme du péché et de la séparation avec Dieu. Cette réconciliation désormais possible nous permet d’accéder à nouveau à une vie authentique et éternelle.

Ancrée

Croix dont l'extrémité des branches, rappelle l'ancre des navires. Elle est une allusion au Christ et à la solide espérance qu’il procure grâce à son sacrifice sur la croix.

Huguenote

Croix des protestants français (17ème siècle). Elle se réfère à celle de Jésus-Christ tout en représentant aussi une couronne qui évoque la gloire des martyrs. Sa colombe rappelle que le Saint-Esprit seul permet d’être fidèle jusqu’à la mort. La vie du chrétien y apparaît ainsi comme un engagement exigeant qui peut conduire au don de sa vie pour le Christ.

Autre signification avancée: on aurait voulu à l’époque détacher la colombe de la croix de l’ordre du Saint-Esprit (distinction par excellence du pouvoir royal). Dans ce cas, son message implicite serait: fidèle aux autorités, le croyant est avant tout serviteur du Roi des rois! Comme une manière de proclamer le droit à la liberté de conscience face à un pouvoir totalitaire.

De résurrection

Elle est généralement ornée d’une bannière ou d’une flamme. Elle ressemble à un étendard que le Christ brandirait en s’élançant du tombeau vaincu. Sa hampe se termine en croix au lieu de s’aiguiser en pique…

(José Loncke)

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Auteurs
Daniel HILLION

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