Parti de Paris, le vol a débuté tout à fait normalement. Après deux heures de vol sans incident, nous ressentons des trous d’air incessants, des secousses répétées qui commencent à nous inquiéter.
Panique à bord
Les secousses deviennent de plus en plus persistantes et effrayantes. Malgré nos ceintures bien attachées, nous avons la peur au ventre. Les brutales descentes et montées de l’avion nous font craindre un danger imminent. D’ailleurs, l’équipage ne cesse de nous rappeler avec insistance les consignes de sécurité. Les hôtesses s’efforcent de maintenir le calme tout en nous distribuant des feuillets pour y écrire nos dernières volontés.
Face à la mort
La gravité du danger ne fait plus de doute et plusieurs passagers se lèvent en criant, les uns saisissant les autres. La panique est générale. D’autant que l’avion semble tourner dans tous les sens, les cris sont assourdissants ; la frayeur atteint un degré extrême. Assise sur mon siège, Lise-Audrey sur mes genoux, j’entrevois la mort, surtout celle de ma fille et mon seul réflexe est de la serrer fortement dans mes bras. Ce ne sont que pleurs et lamentations autour de moi, y compris ma jeune voisine, car l’avion ne peut garder une position stable et notre mort dans les airs semble inéluctable. C’est la terreur de se savoir mourir sans aucun appui de nulle part.
Ma prière
Voyant ma mort en face, je baisse la tête vers mon bébé, et moi qui ne fréquente plus l’église depuis longtemps, j’ouvre la bouche pour prier. Mes premiers mots sont : « Père Céleste ». À peine les ai-je prononcés que Dieu me montre son royaume tout éclatant, d’une beauté indescriptible et je l’entends me dire : « Voilà le Royaume mais tu ne peux pas y entrer parce que tu es sale ».
C’est alors que je prends conscience de mon péché et j’avoue : « Oui Père ! Je suis sale ». Tout à coup, une force indescriptible entoure mon siège et me saisit fortement, mon enfant dans les bras. Je ressens alors une paix profonde m’envahir comme jamais auparavant. J’attends paisiblement, acceptant ma mort, au milieu des pleurs, des cris et des lamentations. Je prie pour ma fille, demandant à Dieu de la sauver de la mort qui nous attend tous.
Le salut que je n’attendais plus
Je ne sais comment ni par quel miracle, après des heures de fortes turbulences, l’avion est revenu sur Paris où il a atterri normalement ! À la descente d’avion, pleurs et cris repartent de plus belle mais cette fois, ce sont des cris de joie, d’étonnement et de soulagement.
Quant à moi, j’ai compris que Dieu était venu me chercher dans cet avion. Dans son amour incomparable, il m’a donné l’occasion de me repentir de l’avoir laissé de côté.