Une vie transformée 2/3

Complet Témoignage

Deuxième partie

 

Quand un changement intérieur profond produit des répercussions visibles.

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Une vie transformée 2/3

Résumé de la première partie (1).)

Pendant une semaine, Eugène s’est rendu chaque jour dans une église évangélique pour faire plaisir à son ami. En prise avec la drogue et bien des problèmes, il a mis Dieu au défi de l’aider. C’était un certain samedi 12 avril 1980.

Le dimanche 13 avril à mon réveil, j’étais tranquille; j’allais me rendre à la dernière rencontre de l’Église prévue dans mon agenda et la lutte cesserait. Ouf, j’en avais assez, ça m’épuisait.

De surprise en surprise

Pendant un moment de prière, l'une des personnes de l’assistance s’est mise à prier à haute voix. J’ai alors eu la très nette impression qu’elle s’adressait à moi. Pourtant, elle avait la tête baissée et je ne me rappelais pas l’avoir vue auparavant. De plus, elle priait dans une langue que je ne connaissais pas. Pendant que j’essayais de comprendre, un événement inattendu s’est produit en moi: j’ai soudain vu dans mon esprit une image aussi nette qu’une photo. C’était celle d’un enfant qui avait empilé des chaises pour atteindre le sommet du placard où sa maman rangeait les confitures. Ce n’était pas l’heure d’en prendre. Il avait perdu l’équilibre, un pot s’était cassé par terre et son méfait allait être découvert. Ce n'était pas bien, mais ce n'était pas si grave non plus. En regardant plus attentivement cette photo, j’ai pu me reconnaître, c’était moi. Je pus soudain me souvenir de l’événement: j’avais peut-être 3 ans et j’avais eu droit à une tape sur les fesses.

Aussitôt cette image s’effaça pour faire place à une seconde. La scène se passait quelques mois plus tard, sur les bancs de l’école maternelle de Moûtiers où nous habitions avant que mes parents n’achètent la ferme près d’Aix les Bains en 1960. Je prenais discrètement une gomme qui me faisait envie dans la trousse de mon voisin; il ne l’avait jamais revue.

Cette photo fit place à une autre puis à une autre encore… D’image en image, je réalisais davantage l'ampleur de ma méchanceté et je pleurais abondamment. Au bout d’une bonne vingtaine de scènes, je savais très bien la suite et intérieurement j’ai crié «stop, ça suffit; je sais que s’il y a un enfer, une place m’y est réservée de plein droit, je n’ai aucune excuse. Je ne mérite même pas la corde à laquelle je devrais être pendu à l’instant même». La dame poursuivait toujours sa prière tandis qu’à ce moment, une autre voix intérieure m’interpellait; jamais je n’avais entendu une telle chose: «En effet, tu as raison, tu es en route pour l’enfer. Mais voici, j’ai envoyé mon fils Jésus mourir à ta place sur une croix et si tu l’acceptes, alors je te prendrai avec moi pour toujours».

En route vers le ciel

J’étais envahi d’une douce chaleur, le moindre de mes muscles était relâché, comme dans du coton. Je n’ai pas tergiversé un instant mais aussitôt, intérieurement, je me suis levé et j’ai répondu «oui, plutôt deux fois qu’une!» Aussitôt, le poids de mes fautes m’a quitté; j’étais rempli d’une joie incroyable et c’était des larmes de joie et de reconnaissance qui inondaient maintenant mon visage! Une certitude avait pris place en moi: j’étais en route vers le ciel avec Jésus. Pourtant, rien n’avait changé, je n’avais rien fait pour cela, j’étais sans doute toujours le même mais je me sentais comme si j’avais dormi plusieurs années et que soudain je me réveillais.

Cette dame priait maintenant en français; elle ne semblait pas s’adresser à Dieu mais à quelqu’un: «voici 3 jours, tu es allé rejoindre 2 hommes à Ambérieu; vous y avez planifié votre trafic. Ensuite, après les avoir quittés, tu es allé à Annecy rejoindre Elodie avec laquelle tu as couché. Le lendemain…» Comment donc cette dame pouvait-elle savoir tout cela? C’était exactement ce que j’avais fait. Elle termina sa prière en disant «Tu es venu chercher une puissance; ne t’en inquiète plus. Chaque fois que tu en auras besoin, tu me la demanderas et je te la donnerai. Je t’aime».

Quelle prière! Durant les quelques secondes ou minutes qu’elle avait duré, ma vie avait complètement changé! Il devait être 8 h 55 ce dimanche 13 avril 1980. Je suis ressorti de ce lieu comme un autre homme. Avant, j’en voulais à toute la société, maintenant, je ne pouvais pas m’empêcher d’aimer. Quelle paix intérieure! Rien à voir avec celle produite par la pratique du yoga ou par la prise d’héroïne. J’ai découvert ensuite que cette paix-là ne me quittait pas. Je pouvais maintenant parler avec Dieu, je n’avais pas particulièrement d’effort à faire ou d’endroit spécial où me trouver pour cela! Dans mon lit, sur mon vélo, sous la douche, seul ou pas, je pouvais à chaque instant parler avec Dieu à qui je suis si reconnaissant!

On ne me reconnaît plus

Quand je suis rentré à la maison, mon jeune frère et ma soeur étaient en train de regarder par le balcon qui domine la côte dans laquelle je poussais mon vélo. Ils m’ont dit trois semaines plus tard qu’ils s’étaient alors donné un coup de coude en se regardant et en disant «il a changé, ce n’est plus le même!»

Vers 14h, un ami téléphone à la maison pour me parler. Je décroche et quand il demande à parler à Eugène, je lui réponds, avant de me reprendre, «ne quittez pas, je vais vous le chercher». Dans mon esprit, je n’étais plus celui à qui il voulait parler!

Pour le rassurer et lui expliquer, je lui ai proposé d’aller le voir, lui et sa famille, et de leur expliquer ce qui m'était arrivé. C’est ce que j’ai fait une heure après.

Alors, j’étais changé, oui, mais je savais aussi que j’étais encore un esclave, en particulier de la drogue. J’étais persuadé d’une chose: si Dieu était vraiment le Dieu de la Bible, alors rien ne lui était impossible et je savais qu’il allait me libérer bien vite; je voulais voir comment il allait faire.

En fait, c’est sans vraiment le vouloir que j’allais lui en donner l’occasion deux semaines plus tard…

Auteurs
Eugène RARD

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Voir Croire et Vivre n°90 pour la première partie de ce témoignage. Vous en découvrirez la suite et fin dans le prochain numéro (n°92

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