Maman ne voulait pas d'un délinquant sous son toit

Complet Tranche de vie

Une famille déchirée, une maman qui tente de se suicider… autant de raisons qui peuvent expliquer la dérive d’un jeune homme.

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Maman ne voulait pas d'un délinquant sous son toit

Je suis né le 21 mai 1984. Ma famille est moi vivions simplement. Malheureusement, quand mon père a perdu son travail, nos vies ont basculé. À cause du manque de ressources, le foyer vivait dans une ambiance de disputes et ma famille a fini par se déchirer. Papa est parti.

Ma petite sœur et moi sommes restés avec maman qui s’est retrouvée seule face à trop de responsabilités : un crédit qu’elle ne pouvait pas payer en plus des deux petits enfants à élever. Elle a tenté de se suicider. À l’époque, on m’avait expliqué : « Ton père a dû dire quelque chose de difficile au téléphone et ta mère est en train de se faire laver l'estomac ». Grâce à Dieu, elle est restée en vie. Nous sommes partis habiter chez ma grand-mère.

Tout cela m'a rendu énormément triste. Je faisais souvent des cauchemars. Environ un an après, j'ai pu revoir mon père mais je l’ai mal vécu. Nous habitions Garges-Lès-Gonesse en région parisienne et nous étions souvent confrontés à la peur, l'insécurité, la violence… Mon cœur a fini par s'endurcir, j'ai commencé à voler, à regarder les filles. Quand ma grand-mère est morte, maman a pris la décision de partir de la cité.

Trop tard

Notre nouvelle ville semblait plus paisible pour deux enfants. Malheureusement, j’étais déjà totalement déséquilibré ; les études ne m’intéressaient pas. J’étais dissipé et n’étais plus disposé à recevoir une éducation. Je voulais faire mes propres expériences, dépasser les limites et me confronter à l'autorité.

Un soir d'été, j'ai subi une injustice de la part de la police. Depuis ce jour, j'ai méprisé la société. Elle est devenue mon bouc émissaire. J’y voyais la cause de mes souffrances. J'étais révolté, accoutumé aux insanités. À l’époque, j’écrivais beaucoup ; c’était comme pour me vider. En même temps, j’étais violent et je me mortifiais. J'ai commencé à consommer de la marijuana et de l'alcool, en pensant qu'ils m'apaiseraient. Je me suis bien trompé, ils me rendaient dépressif. Ces vices m'ont détruit et m'ont fait perdre la raison.

De mal en pis

Maman ne me supportait plus, elle ne voulait pas d'un délinquant sous son toit. Alors, je suis parti vivre chez mon père dans l'espoir que cela changerait quelque chose. J'étais un jeune en quête de repères et pour cela j'ai voulu franchir les frontières, j’étais à la recherche de mes racines. C'était pour moi la seule raison de vivre.

Où était mon bonheur ? En qui mettre ma confiance ? En fait, ces questions ne m’intéressaient pas. D’ailleurs, mes paroles et mes actes étaient sans cesse en contradiction. Je passais mon temps à errer dans les rues, à voler, à vendre de la drogue. J'approuvais ce que je faisais ; je m’en vantais même devant les gars. Pourtant, j’avais de sérieux problèmes avec la justice. Je vivais sous contrôle judiciaire en attendant mes prochains jugements.

Un soir, maman a commencé à m'annoncer l’Évangile. J'étais troublé par sa foi. Moi qui cherchais la paix, c’est comme si je la voyais sortir de sa bouche. J'avais cessé les missions d'intérim. J’ai été témoin de la puissance de la parole de Dieu sur sa vie et sur celle d’autres personnes. J'ai alors commencé à espérer pour moi-même.

Un accident qui m’a sauvé la vie

Un soir, je me suis endormi au volant. Un premier choc m’a réveillé et j'ai pu redresser la voiture pour me replacer sur la route. Cela a été un signe pour moi qui m’a fait beaucoup réfléchir. J'étais désormais prêt à donner ma vie à Dieu mais je ne savais comment faire.

Avec maman, nous sommes partis rendre visite à une de ses amies et elle m'a demandé si j'avais une question. Je lui ai dit : « Que dois-je faire pour donner ma vie à Jésus ? » Elle m'a répondu qu’il fallait que je lui confesse mes péchés visibles et invisibles, que je lui donne mon fardeau et que je lui fasse confiance. Cette nui-là, je suis tombé à terre. Rempli de regrets, j'ai confessé mes fautes, ma faiblesse et mon incapacité à marcher sans Jésus. Son amour, sa joie, sa paix sont venus remplir mon cœur. Ils ne m’ont plus quitté.

Je suis aujourd’hui marié à Sandra et chef cuisinier à Paris. Mon but est premier est de faire connaître Jésus pour qu’il change la vie des gens comme il a changé la mienne.

Auteurs
Yann PRÉCI

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