1er janvier 1966. Bible en français courant…illustrations d’Annie Vallotton

publié le 1 January 2024 à 01h01 par José LONCKE

1er  janvier 1966. Bible en français courant…illustrations d’Annie Vallotton

Annie Vallotton, artiste franco-suisse protestante, nièce du peintre Félix Vallotton, ancienne résistante (voir plus loin), n’a jamais cessé de dessiner pour la Bible :

« Un jour, j’ai ouvert un Nouveau Testament et j’ai commencé à dessiner ce que le texte me disait. Je voulais aider le lecteur à comprendre le texte avec le dessin. Créer des gestes, supprimer les lignes inutiles, rester le plus simple possible. »

Son premier livre est édité à 3 000 exemplaires seulement. Mais sa popularité devient mondiale lorsque la Société biblique américaine lui confie en 1965 l’illustration du Nouveau Testament.

La date de la publication de cette « Good News for Modern Man: The New Testament in Today's English Version”,  est le 1er janvier 1966.

La Bible complète suivra. Cette Good News Bible illustrée (en anglais courant) a été diffusée depuis à près de 150 millions d’exemplaires. Les mêmes illustrations – 500 au total – ont été utilisées dans d’autres éditions en « langue courante » : français et espagnol d’abord, puis des dizaines d’autres langues, sur tous les continents, comme en Inde par exemple.

Annie Vallotton n'a jamais rêvé d'être célèbre : elle voulait seulement dessiner et rester au service du texte biblique. Elle a refusé de toucher ses droits d'auteurs qui l'auraient assurément rendue très riche. "Vous vendrez la Bible un peu moins chère si je renonce à mes droits, expliquait-elle aux éditeurs. Je veux rester libre !"

Cinquante ans après, les illustrations n’ont pas vieilli. Le 11 mars  2004, un article de BBC News (The best-selling artist of all time?) rendait hommage au travail d’Annie Vallotton, rappelant qu’elle est l’artiste dont les œuvres ont été les plus diffusées au monde ! En 2010, la Société biblique française a édité la première « Bible Vallotton » complète en français, avec les mêmes dessins colorisés.

Annie Vallotton est décédée le 28 décembre 2013.

Lorsque les Bibles parlent

 Regardez combien je suis vieille,
Avec mes lettres minuscules!
Mais je sais bien que j'ensoleille,
Même le soir, au crépuscule.

Moi, je suis encore toute neuve,
Comme "au placard", abandonnée!
Assurément, c'est une épreuve,
Mais l'espoir est toujours donné.

Je suis couverte de poussière,
C'est plus que triste et affligeant!
Pourtant, j'apporte la Lumière
Aux assiègés, aux assiégeants.

Moi, je suis couverte de notes,
De nombreux mots sont soulignés.
Les bonnes âmes huguenotes,
En sont à jamais imprégnées.

J'ai un dessin à chaque page,
Pour accompagner mes versets.
Il anime ainsi le message,
Où fait sourire un tantinet.

Et si j'étonne mes lecteurs,
Par ce coup de crayon nouveau,
C'est avec respect et bonheur :
Faites de moi un vrai cadeau!

Nous tous qui aimons le Seigneur,
Ouvrons-nous souvent notre Bible
Pour voir le pire et le meilleur
Du visible et de l’invisible ?

(Annie Vallotton et Eliane Quesnel)

Résistance
De 1939 à 1944, Annie et Gritou Vallotton, deux jeunes sœurs,  tiennent un journal sur des carnets minuscules qu'elles enterrent aussitôt. Leur père, l'écrivain Benjamin Vallotton, est suisse ; leur mère est Alsacienne. Fin septembre 1939, leur examen de secouriste en poche, elles décident de rejoindre leur oncle, responsable de l'état sanitaire des départements d'accueil pour les réfugiés venus de l'est du pays. Annie s'installe à Limoges, Gritou à Clairvivre, où elles font office de travailleuses sociales et viennent en aide aux familles transplantées d'Alsace. Très vite, elles font l'expérience des conditions de vie déplorables dans les camps d'internement pour étrangers. En janvier 1942 à Toulouse, elles entrent en contact avec la Résistance mais, par prudence, écrivent peu de choses sur leur rôle, que l'on devine important. Toutes deux rejoignent la zone nord au printemps 1944 et y demeurent jusqu'à la Libération : à Paris, Annie est en contact avec de hauts responsables de la Résistance ; à Reims, Gritou travaille avec la Croix-Rouge. Les soeurs Vallotton ont reçu une éducation qui les porte à défendre l'opprimé, d'où cette avidité à s'interroger, ce scrupule à relever, malgré leur jeunesse, tout ce qui peut aider à la prise de conscience d'une guerre sans précédent. Elles sont bien renseignées par l'intermédiaire de leur famille, des intellectuels et de la presse suisses. Très tôt, par un filleul polonais, elles apprennent le sort réservé aux Juifs, qui leur est confirmé en octobre 1942.
Tout au long du conflit, leurs efforts pour se tenir au courant sont incessants, leur patriotisme est sans faille. Elles ne cherchent pas à se faire valoir mais simplement à rapporter ce qu'elles savent et vivent, car, écrit Gritou, «il y a un monde entre l'imagination et la vision et l'audition».


Source : C’était le jour, Annie Vallotton et Gritou Vallotton, Carnets (1939-1944), 1995, Éditions Payot.

Commentaires

Gaelle

09 January 2014, à 01:20

Ce poème arrive pour le partager samedi à l'Atelier poésie avec des amies qui sont plus axées sur "la prière scientifique". Une occasion d'attirer leur attention sur la "valeur biblique".

Marque Françoise

21 July 2015, à 10:57

Merci pour la poésie.

Amicalement en Jésus

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