23 février 156. le martyr de Polycarpe de Smyrne

publié le 23 February 2018 à 01h01 par José LONCKE

23 février 156. le martyr de Polycarpe de Smyrne

Nous sommes à Smyrne en l’an 156. La persécution, sous les Antonins, était modérée et venait moins d’une politique systématique que des dénonciations de païens, qui répandaient force calomnies sur les cultes nouveaux. Les autorités, sans être dupes, mettaient à mort les chrétiens arrêtés ; à leurs yeux, ils commettaient au moins un crime de lèse-majesté en ne sacrifiant pas aux dieux, c’est-à-dire en ne reconnaissant pas la souveraineté absolue des Césars.

Le martyre de Polycarpe émane ainsi de pressions populaires, et des autorités locales, mues par un esprit de démagogie et la volonté de faire un exemple. Ce supplice représente cependant un cas relativement isolé à cette période.
Polycarpe, qui nous a laissé une épître (peut-être deux) aux Philippiens, était, dit-on, un disciple de saint Jean. Évêque de Smyrne, il avait fréquenté Ignace d’Antioche.

Polycarpe, dans un amphithéâtre comble doit affronter un terrible dilemme. Le proconsul le presse de jurer par la fortune de César et de maudire le Christ. Mais Polycarpe refuse en disant :

« Il y a 86 ans que je sers le Christ, et il ne m’a fait aucun mal ; comment pourrait-je blasphémer contre mon Roi qui m’a sauvé ? »


Le proconsul insiste en le menaçant de le livrer aux bêtes sauvages ou au feu s’il ne change pas d’avis. Mais Polycarpe tient bon.
Le récit de son martyre est le plus ancien récit de martyre qui nous soit parvenu. Il fut diffusé dans toute la chrétienté. Le passage qui relate ses derniers moments nous dit ceci :
On disposa autour de lui les matériaux rassemblés pour le feu. Mais, quand les gardes voulurent le clouer au poteau : « Laissez-moi comme je suis, leur dit-il. Celui qui m’a donné la force d’affronter ces flammes me donnera aussi, même sans la précaution de vos clous, de rester immobile sur le bûcher. »  Alors, il leva les yeux au ciel et disait sa dernière prière.

La prière de Polycarpe
Si nous en avons cette trace écrite, c’est que Polycarpe l’a sans doute priée pendant les jours et les semaines qui précédaient son supplice, vraisemblablement avec son entourage. C’est pourquoi nous en avons une trace écrite.
Écoutons cette prière émouvante :
« Seigneur, Dieu tout-puissant, Père de Jésus-Christ, ton Fils béni et bien-aimé, à qui nous devons de te connaître, Dieu des anges, des puissances, de toute la création et du peuple entier des justes qui vivent sous ton regard, je te bénis parce que tu m’as jugé digne de ce jour et de cette heure, et que tu me permets de porter mes lèvres à la coupe de ton Christ, pour ressusciter à la vie éternelle de l’âme et du corps dans l’incorruptibilité de l’Esprit Saint. Accueille-moi parmi eux devant ta face aujourd’hui ; que mon sacrifice te soit agréable et onctueux, en même temps que conforme au dessein que tu as conçu, préparé et accompli. Toi qui ne connais pas le mensonge, ô Dieu de vérité, je te loue de toutes tes grâces, je te bénis, je te glorifie au nom du Grand Prêtre éternel et céleste, Jésus-Christ, ton Fils bien-aimé, par lequel la gloire soit à toi comme à lui et à l’Esprit Saint, aujourd’hui et dans les siècles futurs. Amen ! »
Quand il eut prononcé cet « amen », qui achevait sa prière, les valets allumèrent le feu.

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