Le Dieu de l’Ancien Testament est-il différent de celui du Nouveau ?

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Le Dieu de l’Ancien Testament est-il différent de celui du Nouveau ?

Un jour, vous ouvrez votre Bible au troisième chapitre de l’évangile de Jean : « Dieu a tant aimé le monde… ». Le lendemain, vous tombez sur des pages du livre de Josué où Dieu mène son peuple au combat et lui demande de ne pas faire de quartier… Tout à coup un doute vous envahit. Parle-t-on du même Dieu ? Le message de l’Ancien Testament est-il compatible avec celui du Nouveau ? La question est légitime.

Une fausse solution : opposer les deux parties de la Bible

Une solution serait de sélectionner les « meilleurs » passages de la Bible. Beaucoup ont été tentés de le faire. Au 2ème siècle déjà, un dénommé Marcion avait supprimé de la Bible l’Ancien Testament et certains passages du Nouveau. Solution radicale, fermement rejetée par l’Église. Question de principe aussi. En effet, sur quels critères va-t-on opérer la sélection ? Je peux garder tous les textes qui parlent d’amour. Mais si quelqu’un d’autre ne gardait que les passages qui parlent de guerre et de violence, comment pourrais-je le critiquer ? N’aurions-nous pas fait la même chose, même si c’est avec des intentions différentes ? N’aurions-nous pas simplement fait de Dieu une image taillée sur mesure ? Une image qui nous ressemble ?

Cette solution n’est pas juste. Le procédé est malhonnête. La Bible se donne comme un tout. D’ailleurs, à y regarder de plus près, on se rend compte que cette opposition radicale entre Ancien et Nouveau Testament ne tient pas la route. Dans le premier, Dieu dit à son peuple : « Je t’aime d’un amour éternel ; c’est pourquoi je te conserve ma fidélité » (Jérémie 31.3). Et on peut lire dans le second : « La colère de Dieu se révèle depuis le ciel contre toute impiété… » (Romains 1.18). Le Dieu de l’Ancien Testament apparaît comme un Dieu d’amour et celui du Nouveau comme un juge implacable ! Il n’est donc pas juste d’opposer les deux parties de la Bible.

Pour comprendre les différences

Toutefois certains passages bibliques semblent donner raison à ceux qui soulignent la différence. On lit par exemple dans l’évangile de Jean (1.17) : « La Loi a été donnée par Moïse, la grâce et la vérité sont venues par Jésus-Christ ». D’un côté Moïse et la Loi ; de l’autre Jésus, la grâce et la vérité. La différence est clairement affirmée. Si Dieu est le même à travers toute la Bible, pourquoi ces différences ?

On doit reconnaître que la relation entre l’Ancien et le Nouveau Testament est faite de continuité et de discontinuité. Pour la théologie chrétienne, la venue de Jésus constitue un événement unique qui bouleverse la relation Dieu-homme. Lorsque Jésus apparaît, le plan de Dieu entre dans son étape décisive. Une véritable rupture s’opère, au point que tout ce qui s’est produit avant sa venue devient « ancien ». C’est pourquoi les chrétiens parlent d’un Ancien et d’un Nouveau Testament, ou encore d’une ancienne et d’une nouvelle alliance. L’élément nouveau c’est qu’en Jésus, Dieu lui-même vient rencontrer les humains. Le Fils de Dieu vient manifester le grand amour du Père ; il vient subir à la place des hommes la condamnation qui pesait sur eux à cause du mal qu’ils avaient commis. À partir de cet événement décisif, les choses peuvent redémarrer sur de nouvelles bases.

Pour un chrétien, l’ancienne alliance conclue au Sinaï à l’époque de Moïse (Exode 24) était provisoire ; elle n’offrait pas de solution radicale au problème du mal qui gangrène l’humanité. Elle était même vouée à l’échec. Le livre du Deutéronome l’annonce clairement quand il affirme qu’un jour cette alliance sera rompue (Deutéronome 31.16-18).

De ce point de vue, l’Ancien Testament est la chronique d’un échec annoncé ! Mais cet échec fait partie du plan de Dieu. Il vise à faire comprendre que l’homme ne peut, par lui-même, éradiquer le mal qui l’habite profondément. En s’éloignant du modèle voulu par Dieu, il s’éloigne aussi, inexorablement, de Dieu qui est la source de la Vie ; ainsi il se condamne à la mort. Toute l’histoire du peuple de l’ancienne alliance le démontre. Les appels des prophètes n’y ont rien changé. Et le sort dramatique qui s’abat sur les désobéissants, qu’ils soient égyptiens (Exode), cananéens (conquête) ou… israélites (exil), résonne comme l’écho sinistre d’un jugement final inévitable : s’éloigner de Dieu, c’est la mort !

Le message du Nouveau Testament est déjà annoncé dans l’Ancien

Mais l’histoire de l’ancienne alliance n’est pas seulement celle d’un échec. Elle est aussi porteuse d’espérance. Elle est émaillée de signes indiquant que Dieu a un plan dont il prépare la réalisation. C’est, par exemple, le choix d’Abraham qui, en dépit de ses faiblesses, sait mettre toute sa confiance en Dieu et devient ainsi un modèle de foi. C’est aussi la désignation de David, petit dernier de la famille que personne ne remarquait, mais que Dieu élève à la plus haute fonction. C’est encore la mise en avant d’un mystérieux serviteur portant les souffrances d’une multitude (Ésaïe 53)… Autant de personnages qui annoncent les contours de celui qui vient : Dieu le Fils se faisant homme, humble parmi les humbles, venant prendre sur lui les conséquences du mal et vaincre la mort ; mais aussi relever celles et ceux qui se confient en son humiliation plutôt qu’en leur orgueil. Car l’orgueil humain n’est que folle prétention; l’humble venue de Dieu est la seule force capable de sauver.

Conclusion

Est-ce le même Dieu qui produit dans la Bible d’un côté le jugement et de l’autre le salut ? La réponse est oui ! Dès le commencement, Dieu œuvre pour le salut mais il ne l’impose pas. Ceux qui le refusent sciemment se condamnent à l’éloignement définitif de la source de la vie ; leur jugement, c’est la mort éternelle. À l’inverse, ceux qui placent leur confiance en Jésus-Christ s’approchent de Dieu, source de salut et de vie éternelle. Ces deux facettes de l’agir divin sont présentes tout au long de la Bible. Elles nous disent qui est Dieu. L’Ancien Testament insiste sans doute de manière plus spectaculaire sur la notion de jugement ; le Nouveau sur l’amour. Cela peut donner le sentiment d’une grande différence. Mais il nous faut entendre le message complet délivré, dans la Bible, par une seul et même Dieu. Dieu d’amour, il est prêt à s’humilier au plus bas pour sauver de la mort. Dieu d’amour, il se refuse à imposer la seule solution qui peut sauver. La balle est dans notre camp : refuser ou accepter.

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Informations complémentaires

Stéphane Guillet, titulaire d’un master en théologie, est pasteur de l’Église baptiste de Tours (www.eebtours.org).

Commentaires

Anonyme

27 December 2013, à 16:55

Très bon article.
Un problème, cependant : si le "plan" de Dieu était prêt ab initio, et qu'il a choisi de ne passer d'alliance qu'avec le peuple juif pour lui donner une loi qu'il sera libre de choisir ou non, non seulement il condamne tout le reste de la population existant à ce moment-là, mais en plus il laisse échouer "l'expérience" dont vous parler s'agissant de l'Ancien Testament, qui doit faire comprendre aux hommes qu'ils n'ont pas de salut hors de lui.
Cela, à mon humble avis, donne à penser que Dieu justifie ses moyens - l'abandon de l'Homme à soi-même - par sa fin - le "plan".

Stéphane Guillet

07 February 2014, à 18:18

Merci d’avoir pris le temps de lire cet article ; merci aussi pour vos remarques. Toutes mes excuses pour cette réponse tardive.
Votre souci vient de ce que mon article laisserait croire que pour Dieu la fin justifie les moyens : pour accomplir son plan (le salut offert en Jésus), Dieu choisirait Israël, rejetant ainsi toutes les nations ; en outre il serait prêt à sacrifier toutes les générations de l’ancienne alliance en planifiant leur échec afin de mettre en évidence le salut qui ne se trouve qu’en Lui. Dit ainsi je comprends que cela vous heurte ; ça me heurte aussi. Comme vous, je ne pense pas qu’on puisse résumer les choses de cette manière.
Plusieurs éléments nous aident à appréhender ces questions difficiles.
- D’abord il ne me semble pas que le choix d’Israël implique de facto le rejet des autres nations. En effet Israël a été choisi en vue d’un projet qui concerne aussi les autres nations (Gn 12.3 : « toutes les familles de la terre » ; Gn 18.14 : « une source de bénédiction pour les peuples de la terre »). En affirmant le choix d’Israël, Dieu rappelle que toute la terre lui appartient (Ex 19.5). Mais en plus on remarque que le regard sur les autres nations n’est pas toujours négatif. Un habitant des nations peut prier Dieu et être entendu (1 Rois 8.41-44) ; les nations participent même à la louange de Dieu (Ps 67.4-6) ; on nous dit que Dieu conduit les nations qui sont sur la terre (Ps 67.5), qu’il est leur roi (Ps 47.9)… Il y aurait beaucoup à creuser sur ce sujet. Je vous recommande le livre de C.J.H. Wright, L’éthique de l’Ancien Testament, Excelsis, 2007 ; en particulier les pp 292-295 et les références bibliographiques de la note 34)
- Ensuite, il est abusif de penser que l’échec de l’ancienne alliance reposerait sur la volonté d’un Dieu soucieux de justifier son plan de salut à venir. Le récit des dix plaies d’Egypte me semble assez paradigmatique sur ce sujet. Même si le texte dit que Dieu endurcit le pharaon (Ex 7.3-4 ; 10.27 ; 11.9), il affirme aussi, et plus souvent, que c’est le pharaon lui-même qui s’endurcit (Ex 7.13,23 ; 8.11,15,28 ; 9.7,12,35 ; 10.20,27 ; 11.10). L’endurcissement apparait tout à la fois comme le fait de Dieu et celui du Pharaon. En d’autre terme, l’action de Dieu, son projet, son décret, n’entrave en rien la liberté humaine. Si Dieu annonce que l’ancienne alliance est vouée à l’échec, cela n’enlève aucunement la responsabilité du peuple dans cet échec. De nombreux passages de l’Ancien Testament affirment cette responsabilité des rois et du peuple et leur décision de désobéir à Dieu.
- Enfin, on voit combien Dieu a cherché à informer son peuple. Dès le début il lui fait connaître son projet (Gn 3.15 ; Gn 12.2-3…). Par la bouche de ses prophètes il a dessiné de plus en plus clairement les contours de la nouvelle alliance et de Celui qui allait l’incarner. Et beaucoup y ont cru, même sans connaître personnellement Jésus. D’Abraham le père des croyants à Siméon qui attendait la réalisation de ce plan, c’est tout une multitude d’hommes et de femmes qui ont placé leur espérance en Dieu et en son projet. Pour ces hommes et ces femmes qui espéraient, Dieu a usé de patience, il a « toléré » leur péché, les laissant impunis (Rm 3.25-26). Et lorsque le Christ a tout accompli, Dieu leur a imputé les bénéfices de son sacrifice (Hb 9.15).
J’espère que ces quelques éléments vous permettront de poursuivre votre réflexion. Bonne continuation dans vos recherches.

Djenga kiaku mbuta

14 May 2014, à 21:40

Que Dieu vous benisse dans votre ministere. excusez-moi de poser une question. la bible nous dit . jesus fils de Dieu,fils de l homme,prophete,Dieu? expliquez moi.


georgesmary

14 May 2014, à 21:44

Merci beaucoup pour votre message
Oui, la Bible dit tout cela à propos de Jésus.
On peut dire que Jésus est prophète en ce sens qu'il a annoncé la Parole de Dieu.
La Bible témoigne aussi qu'il est Dieu qui s'est fait homme pour venir nous sauver lui-même de notre misère.

Mackee

24 May 2014, à 13:40

Merci beaucoup pour ce message je me permets de poser une question à ce stade. Comment entrevoyez-vous un Dieu qui se présente comme Dieu d'amour, Dieu juste et de grâce mais qui punit les uns et laisse les péchés des autres impunis comme vous l'attesté par le texte de Rm 3.25-26?

georgesmary

24 May 2014, à 22:18

A mon sens, l'intention profonde de Paul dans ce texte était bien d'exprimer que Dieu se préparait, avant la venue du Christ, à faire grâce à tous ceux qui mettaient leur confiance en lui, alors que le sacrifice de la croix n'avait pas encore eu lieu. Sauf dans le coeur de Dieu, en quelque sorte. C'est bien le désir de Dieu de sauver tous les hommes (cf. 1 Timothée 2 par exemple). Il attend d'eux qu'ils se tournent vers lui pour leur faire grâce, où qu'ils soient et quel que soit le niveau de connaissance qu'ils ont de lui.

moi

26 August 2015, à 20:50

bonjour, voila j'ai remarquer une contradiction dans cette article; au debut il est dit que dans l'ancien testament Dieu apparait comme aimant et dans le segond comme un juge implaccable et dans la conclusion il est dit l'inverse??? je cherche juste a comprendre merci,,,

Stéphane Guillet

03 September 2015, à 13:02

Bonjour,
Je vous remercie pour l’intérêt que vous avez porté à cet article. Au sujet de la contradiction que vous mentionnez, elle n’existe en fait qu’en apparence. Lorsque je souligne que l’Ancien Testament parle aussi d’un Dieu d’amour et le Nouveau d’un Dieu juge (p 62), c’est pour refuser l’opposition radicale que certains (tels Marcion) font entre les deux testaments : selon eux le premier parlerait uniquement d’un Dieu guerrier et violent et le second seulement d’un Dieu d’amour prêt à faire grâce à n’importe quelle condition. Cette opposition radicale entre les deux testaments est une mauvaise manière de voir les choses : la preuve est apportée par les deux versets de Jérémie 31.3 et Romains 1.18.
En revanche j’accepte l’idée qu’il y a une différence d’accent entre les deux testaments. La raison de cette différence tient au fait que la venue de Jésus, qui inaugure la nouvelle alliance et dont rend compte le Nouveau Testament, bouleverse la relation entre Dieu et les hommes. Dieu est toujours Celui qui aime et celui qui juge. Mais Jésus nous permet de comprendre qu’il est d’abord Celui qui aime (il désire être un Père pour tous les humains) et seulement dans un second temps source de jugement (pour celui qui refuse d’être vivifié par une relation vivante avec lui). Car pour la Bible, le péché éloigne de Dieu, la seule source de vie possible. En envoyant Jésus, Dieu offre le moyen de se reconnecter à lui. Mais celui qui refuse cette offre reste éloigné de Dieu, donc en chemin vers la mort. C’est de cette manière que Dieu est juge, malgré lui pourrait-on dire.
L’article refuse donc toute opposition radicale entre les deux testaments, mais admet une différence d’accent, due à la venue de Jésus qui change tout ! J’espère que cette explication vous apporte la réponse que vous attendiez. Très cordialement.

daniel

04 February 2016, à 13:31

j'ai cherché Dieu pendant plus de cinquante années:progressivement j'ai perdu la foi, devenant agnostique puis athée.

Georges Mary

04 February 2016, à 13:34

C'est dommage que vous ne nous en disiez plus sur ce qui vous a amené à ceci...

Marie

05 March 2016, à 09:26

Bonjour
Soyez béni pour votre disponibilité à éclairer ainsi la foi de vos lecteurs.
J'aimerais savoir depuis quand et par l'intermédiaire de quelles Paroles (ou de quel théologien ou Père de l'Eglise) Dieu habite dans nos coeurs - et nous pouvons le trouver, par la prière, en chacun de nous.
D'avance merci pour votre aide. Que le Seigneur vous bénisse. Marie

Georges Mary

05 March 2016, à 15:17

Les extraits de la Bible qu'on peut citer pour attester de cette vérité sont nombreux il me semble.
Je pense par exemple à cette promesse de Jésus dans l'Evangile de Jean (14.23)
« Si quelqu’un m’aime, il obéira à mes paroles. Mon Père l’aimera, nous irons à lui et nous habiterons chez lui".
C'est le rôle du Saint-Esprit d'habiter le croyant. C'est ainsi que Jésus se rend présent en nous.
C'est pour cela que l'apôtre Paul n'a pas peur de parler du corps du chrétien comme étant le Temple du Saint-Esprit (1 Corinthiens 6.19).
Cela suppose bien sûr que la personne ait invité le Seigneur a habiter sa vie ; ce qui suppose aussi, à vouloir vivre avec lui, lui obéir et lui être agréable...

hervé

12 May 2017, à 21:53

bonsoir a tous
tout d'abord merci pour ces éclaircissements, je m'aperçois que je ne suis pas seul a me questionner sur Dieu de l'ancien testatment et Dieu du nouveau. j'ai lu avec intérêt tout le debat mais une chose me derange encore : les sacrifices sanglants, et gigantesques dans les quantités, sont ils vraiment a la demande de Dieu ou n'est ce pas une invention purement humaine perverse de plus ? comment Dieu peu permettre de detruire et surtout de faire souffrir des animaux qu'il a mis a notre disposition pour nous aider et nous nourrir ? de plus la classe sacerdotale ultra privilégiée par Moise envers son frère Aaron ressemble plus a un parti politique qu'a des servants de Dieu.
merci de m'éclairer car j'avoue que ces questions tendent a perturber ma foi ...
hervé

Stéphane Guillet

18 May 2017, à 16:47

Merci pour vos remarques.
Pour ce qui concerne les sacrifices d’animaux, ils sont bien demandés par Dieu. Mais je crois que cela souligne la grande valeur des animaux plutôt qu’une forme de mépris. L’exégèse actuelle note, bien plus que dans les siècles passés, le respect des textes bibliques pour les animaux. Voici quelques éléments :
- En Genèse 1 ils font partie des habitants de la terre au même titre que les humains ; dotés de la vie, recevant la bénédiction divine (v.22), les humains ont la responsabilité de veiller à leur alimentation (vs 29-30).
- Bien des textes soulignent que le respect des animaux est une chose juste et voulue de Dieu (Ex 23.11, 12 ; Dt 22.4 ; 25.4 ; Pr 12.10…).
- Les animaux ne pouvaient pas être consommés avec leur sang car « le sang, c’est la vie » (Lv 17.11). L’interdit visait, entre autres, le respect de la vie animale, une vie suffisamment précieuse pour pouvoir servir de rançon pour les humains.
- Jonas 4.11 souligne que Dieu a aussi compassion des animaux et il est permis de lire en Es 11.6-9 une affirmation qu’ils seront aussi habitants du Royaume de Dieu.
Je ne vais pas multiplier les références. Je ne peux que vous renvoyer à l’ouvrage sous la direction d’Alain Nisus, Vivre en chrétien aujourd’hui, Maison de la Bible, 2015, pp 715ss. Mais si Dieu a demandé le sacrifice d’animaux, ce n’est pas par mépris du monde animal, mais parce que, dans la création, après l’humain, l’animal était ce qu’il y avait de plus précieux pour servir de rançon pour les hommes pécheurs. Cette rançon sera encore plus précieuse dans la Nouvelle Alliance (Marc 10.45).
Concernant le grand nombre de sacrifices lors de certaines cérémonies officielles, je comprends qu’il puisse choquer à première vue. En 1 Rois 8.63, on a l’impression d’assister à une véritable hécatombe ! Mais, s’il faut prendre ces chiffres littéralement (on sait les difficultés à comprendre les grands nombres dans la Bible ; on peut comparer les quantités moindre pour des festivités similaires en 2 Chroniques 30.22-26 ; 35.7ss), on doit tenir compte du fait qu’il s’agissait de sacrifices de paix ou de communion (1 R 8.63) qui, selon Lévitique 3, étaient la base des repas festifs, et que les festivités liées à l’inauguration du temple ont été suivies par de très grandes foules et ont duré deux semaines (1 Rois 8.65). Ces nombres représentent donc la consommation du peuple pendant deux semaines de fêtes ! Le nombre est élevé, certes, mais ça reste bien en-deçà de la consommation actuelle des français tout au long de l’année !
Quant à l’idée d’une classe sacerdotale ultra privilégiée, je ne vois pas bien d’où vous tirez cette affirmation. Merci éventuellement d’en dire plus.

gérard courtaux

18 January 2018, à 17:21

J'ai du mal à comprendre la Trinité: 3 personnes en une
Ce mystère est incompréhensible
Pourquoi est ce aussi compliqué
Il faut avoir une intelligence hors du commun pour adhérer à ce mystère
Dieu ne pouvait- Il faire plus simple afin d'être compris par tous?

Georges Mary

18 January 2018, à 17:37

Ceci vous rassurera-t-il si je vous dis : "moi aussi" ?
La trinité est en fait une tentative humaine de faire une synthèse des données bibliques concernant Dieu.
Le mot n’apparaît pas dans la Bible et ne me semble pas s'imposer en tant que tel.
Pour moi, si vous lisez l'évangile selon Jean (par exemple) et que vous y souscrivez, cela me paraît déjà pas mal.
Ceci dit, lui aussi conserve pas mal de choses difficiles à comprendre, mais comment pourrait-il en être autrement s'il révèle bien le Créateur de cet univers dont n'arrivons même pas à connaître les dimensions ?
Quand Philippe demande à Jésus (Jean 14.8-10) : "Montre-nous le Père et cela bous suffit" et que Jésus lui répond : " Celui qui m’a vu a vu le Père. Comment peux-tu dire : “Montre-nous le Père”? Je vis dans le Père et le Père vit en moi. Tu ne crois pas cela ? " j'en sais déjà assez personnellement... mais il est vrai que je suis dépassé aussi par cette révélation que j'accepte...

Il nous faut accepter que Dieu sera toujours plus grand que ce que nous en disons ou comprenons.
Adorons-le et remercions-le de s'être révélé en venant à nous en la personne de Jésus.

Nathalie

10 December 2023, à 11:22

J'aimairai comprendre, car il m'est très difficile de comprendre que ''dieu a tant aimé le monde qu'il a envoyé son fils'' la mission de son fils c'est de sauver le monde, car tous ceux qui étaient venus avant le fils de dieu n'ont pas pu sauver le monde où l'humanité, a la limite ils n'ont pu sauver que ceux qui avaient cru à leurs messages. Le constat que je fais c'est que malgré tout ce que le fils a fait c'est toujours le même résultat c'est ceux qui ont cru, c'est
qui croient et ceux qui croiront seulement qui sont ou seront sauvés donc rien n'a changé, l'échec est toujours là. Faut-il encore un autre plan divin pour sauver le monde? Aidez- moi a comprendre,
Merci

EzrAnaël

06 March 2018, à 01:05

La Bible sans la révélation de Dieu, une relation avec lui et le Saint Esprit pour éclairer est juste un bon livre de sagesse, vous pouvez la lire 15 fois, et apprendre la théologie, comparer, chercher avec la logique et la raison toute humaine, il n'y aura rien de plus si la foi est absente,, c'est comme si vous regarder un film, et que vous compreniez le 1er degré de lecture, mais vous êtes incapable de comprendre le second parce que vous ignorer le language cinématographique,, les versets de la Bible peuvent compter plusieurs degrés de lecture mais tous applicables.

Si vous cherchez Dieu et que vous ne pas trouver, il y a 2 possibilités, soit vous chercher de la mauvaise manière, ( le fond du coeur veut Dieu pour notre intérêt uniquement) soit il faut encore un peu de temps, parce que Dieu veut voir vos actions sans sa connaissance, elles peuvent influencer la venue de la révélation tant attendue... Vous pouvez lui demander un signe, quelque chose de naturel mais que vous savez qui vient de lui parce que c'est exactement ce que vous demandez... par exemple : une étoile filante différente des autres, ou de tomber sur un passage de la Bible quelque part en ville etc... ce que je vous conseille de par mon expérience, c'est de lui demander de vous venir en aide, en disant, "je n'ai pas la conviction que tu existes, mais si tu existes j'ai la conviction que tu peux et veux le faire, j'ai besoin de TON aide pour TE trouver, je ne vais pas te trouver par mes propres moyens, je sais que je ne suis pas digne de te rencontrer, mais par Christ je le suis" et surtout, soyez prêt à faire du ménage dans votre vie et à le suivre.

Jérémie 29…13 Vous me chercherez, et vous me trouverez, si vous me cherchez de tout votre coeur. 14 Je me laisserai trouver par vous, = dans ce verset 1er degré pour les Juifs de l'époque, 2ème pour vous.

Matthieu 7 7 Demandez, et l'on vous donnera; cherchez, et vous trouverez; frappez, et l'on vous ouvrira. 8 Car quiconque demande reçoit, celui qui cherche trouve, et l'on ouvre à celui qui frappe.

Bhasma

21 April 2019, à 04:39

Bonjour,

Loin de moi l'idée de prétendre comprendre et maîtriser la Bible dans son ensemble, mais le sujet de cet article m'a toujours posé énormément d'interrogations. Malgré un baptême à ma naissance, je n'ai été confirmé que tardivement ce qui m'a amené à avoir un regarde "plus pragmatique" lorsque j'ai commencé à m'intéressé à la Bible.

A mon sens une chose est sûre: le catholicisme est une révélation d'un Dieu aimant, universel, qui à travers son fils Jésus, un homme provenant d'un milieu modeste, nous a enseigné son amour et sa compassion pour l'Homme, comment pourrait-il en être autrement? Je vais peut être choqué mais Jésus n'a jamais parlé "de peuple élu" mais a accueilli tout ceux qui voulaient croire en lui sans condition, sans aucun intérêt personnel ou politique. Si Dieu est créateur de toute chose sur cette terre, comment pourrait-il "hiérarchiser" l'amour qu'il nous porte? Son amour est universel et en ce sens, je crois que l'apparition du Christ est une véritable révélation de sa nature.

A l'opposé, dans l'ancien testament, Dieu est souvent apparu à travers des personnages puissants, possédant une ribambelle de femmes et se noyant dans le sang, bref orienté vers un combat TOTALEMENT politique. Quel place aurait eu pour prendre un exemple un japonais ou un indien d'Amérique dans le coeur de Dieu aux yeux d'Abraham ou de Moise? Si on essaie de prendre un peu de recul historique sur la pensée créationniste (qui reste complètement antagoniste à ce que nous a appris la science soit-dit en passant), l'AT est quand même principalement fait de légendes cherchant à prouver qu'un peuple avait été choisi par Dieu (ce qui à mon sens je le répète est une aberration si on croit en un Dieu d'amour universel).

A l'inverse, on pourrait me rétorquer que les actions de Jésus et sa résurrection sont également légendes mais à mon sens elles relèvent davantage du miracle, nécessaire à la situation de péché dans laquelle nous nous trouvions à cette époque.

En bref, pour moi le clivage se fait clairement autour d'un AT avec un Dieu "politisé" dictant des préférences à ses messagers et un NT révélant la vraie nature de Dieu, alors que tout un peuple attendait un prophète politique puissant libérant Israël de l'oppresseur romain, il est apparu sous son plus simple appareil et a été crucifié parce qu'il ne répondait pas à ces attentes.

Je suis peut-être un peu choquant dans mes propos et cela ne fera pas de moi un bon catholique aux yeux de certains, mais j'ai besoin d'adhérer dans mon coeur pour croire et jusqu'à présent je n'arrive pas à adhérer à beaucoup de choses que j'ai lues dans l'AT, peut-être qu'au fil de ma compréhension les choses changeront.

Joyeuses Pâques.

Georges Mary

23 April 2019, à 09:29

Je pense que vous avez raison de dire que le christianisme (je préfère viser plus large que le seul catholicisme si vous me le permettez) nous révèle un Dieu qui est amour.
Pour ma part, je crois qu’il le fait dans le prolongement de l’Ancien Testament que Jésus-Christ n’a jamais récusé.
Le Psaume 103 en est une des illustrations possibles. Le livre d’Osée également.

Jésus n’a pas utilisé le mot “prédestination” qui viendra plus tard dans le Nouveau Testament. Il me semble cependant que nous en voyons la notion lorsqu’il dit en Matthieu 11.27 “Personne non plus ne connaît le Père, si ce n’est le Fils et celui à qui le Fils veut le révéler”, ce qui ne l’empêche pas de dire tout aussitôt après : “Venez à moi, vous tous qui êtes fatigués et chargés, et je vous donnerai du repos.”
Du reste, dans la Bible, pratiquement à chaque fois que le thème d’un choix fait par Dieu (d’élection ou même ou de prédestination pour employer ce “gros mot”) apparaît d’une manière ou d’une autre, il est contrebalancé par une invitation universelle où l’homme apparaît comme libre et responsable..
En écrivant cela, je ne prétends pas “comprendre” mais seulement constaté de dessein d’un Dieu infini qui nous dépasse, et de loin.
Je me dis qu’il nous manque des pièces au puzzle pour bien comprendre. Elles nous seront vraisemblablement révélées plus tard.

Il reste qu’il y a en effet un fossé entre ce que nous lisons dans l’Ancien Testament et l'aboutissement de la révélation dans le Nouveau Testament.
Je pense qu’une partie de la difficulté est résolue lorsque nous constatons que Dieu s’est adapté à l’ère du temps. En d’autres termes, l’humanité n’était pas prête à entendre le message plénier du Christ avant sa venue.
Il a en effet commencé par se choisir un peuple pour qu’il soit dépositaire de sa révélation qu’il devait transmettre au monde entier. Ce peuple a été aussi préparé à accueillir son Messie promis.
A cette lumière, l’Ancien Testament m’apparaît comme très novateur par rapport aux usages de l’époque à laquelle il a vu le jour, mais en même temps provisoire, annonciateur d’une ère nouvelle dans laquelle Dieu pourrait se révéler davantage tel qu’il est.

Je suis du reste persuadé que Dieu nous réserve encore bien des “surprises” le concernant quand il nous sera donné de le “voir tel qu’il est” et que nous serons faits alors semblables à Jésus (1 Jean 3.1-3).

Merci pour le témoignage de votre cheminement. Je suis persuadé que tous les “vrais chrétiens” devraient eux aussi se poser des questions et Bible en mains, réfléchir aux implications de leur foi.
A défaut d’avoir toutes les réponses aujourd’hui, faisons-lui confiance.

bernard@huck.fr

18 December 2023, à 16:43

Réponse à Nathalie (message du 10/12/2023)
Nous comprenons le problème qui vous pèse : si Dieu a tellement aimé "le monde", le monde entier devrait être sauvé ! Nous aimerions bien aussi que ce soit le cas, mais hélas, la réalité est différente. Le texte de l'évangile de Jean 3.16 que vous citez le précise bien : " afin que quiconque croit en lui ne périsse pas, mais ait la vie éternelle". Il faut donc y croire pour être sauvé. Et c'est bien normal. Si quelqu'un est en train de se noyer et que vous lui lanciez une bouée de sauvetage, il faut qu'il la saisisse pour être sauvé. Si pour une raison quelconque il refuse de la saisir, il périra noyé, à votre grande tristesse. C'est ainsi que la responsabilité et la liberté de chacun est toujours engagée. C'est là le propre de la nature humaine.
Le sacrifice de Jésus sur la croix permet donc aux hommes et aux femmes du monde entier d'échapper à la mort éternelle par le pardon de leurs fautes. Mais ils doivent y croire pour en bénéficier.

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