Premier et deuxième commandements

Extrait Bible

Tu n’auras pas d’autres dieux devant moi.

Tu ne te feras pas de sculpture sacrée ni de représentation de ce qui est en haut dans le ciel, en bas sur la terre et dans l’eau plus bas que la terre.

Abonnement au magazine Croire et lire

Je m'abonne

Premier et deuxième commandements

Ces deux commandements vont ensemble, ils concernent l’adoration que nous devons à Dieu seul.

L’idolâtrie, c’est le péché essentiel que Dieu poursuit et qu’il veut traquer partout. D’ailleurs, la plupart des autres péchés (adultère, vol, convoitise) sont des formes cachées de l’idolâtrie. Dans le Nouveau Testament, le grand péché est d’avoir deux dieux au lieu d’un seul. Jésus le souligne : « Nul ne peut servir deux maîtres. Car, ou il haïra l’un, et aimera l’autre ; ou il s’attachera à l’un, et méprisera l’autre. »

Dieu réclame donc de nous une unité d’attitude, une grande pureté à son égard. Or, le cœur humain est habile à placer à côté du grand Dieu du ciel et de la terre des idoles à sa mesure. Nous nous créons facilement un univers de petits dieux qu’il est plus aisé de servir que le vrai Dieu.

Mais qu’est-ce au juste qu’une idole ? Luther en donne la définition suivante : « C’est quelque chose en quoi notre cœur se confie totalement. »

Art, sagesse, puissance, argent, honneurs, amour… tout est idole dès que l’homme est tenté d’y mettre sa confiance totale. Mais il faut encore aller plus loin. Car les réalités spirituelles peuvent devenir des idoles aussi bien que les choses temporelles. Et, même dans la présence de Dieu, nous pouvons être idolâtres.

Idolâtrer Dieu

Ainsi, en ce qui concerne la trinité divine, nous pouvons faire preuve d’idolâtrie. Je commencerai par un exemple.

Si vous êtes en relation avec un couple ami et que, pendant une visite, vous vous entretenez uniquement avec l’un des deux époux, laissant délibérément de côté l’autre conjoint sans jamais vous intéresser à lui, sans jamais lui adresser la parole, vous commettez une mauvaise action et votre comportement à l’égard de ce foyer est anormal. C’est aux deux époux que vous avez affaire, vous ne pouvez les dissocier, votre devoir est de faire preuve d’une égale considération pour chacun d’eux.

Toutes proportions gardées, nous agissons de la même manière quand nous faisons artificiellement une distinction entre les personnes de la trinité divine. Au lieu d’adorer le Dieu unique, nous pouvons idolâtrer séparément chaque personne de la trinité, nous attachant à l’une d’entre elles tandis que nous oublions et négligeons les deux autres.

Quand Dieu nous dit : « Tu n’auras pas d’autres dieux devant moi », il nous refuse même le droit de le disséquer en trois dieux différents que nous pourrions invoquer séparément, au gré de notre religion ou de notre doctrine.

Ne dit-on pas que :

- le Dieu des Juifs, c’est le Père,

- le Dieu des Protestants, c’est le Fils,

- le Dieu des chrétiens charismatiques, c’est le Saint- Esprit ?

Cette boutade a peut-être quelque chose à nous enseigner. Nous essayons de séparer ce qui, en Dieu, est inséparable. En agissant ainsi, nous aurions trois dieux au lieu d’un, ce qui est une idolâtrie. Car, adorer séparé- ment l’une des personnes de Dieu, c’est l’idolâtrer.

Si nous donnons par exemple l’impression d’idolâtrer le Saint-Esprit aux dépens du Père et du Fils, si nous avons l’air de montrer une préférence pour le Saint-Esprit, nous ne rendons pas le témoignage fidèle que le Seigneur attend de nous. L’apôtre Paul a réprimandé sévèrement les chrétiens de Corinthe à cet égard lorsqu’il a notamment reproché à certains d’entre eux de dire qu’ils étaient de Christ : « “ Moi, j’appartiens à Paul ” ; l’autre : “ Moi à Apollos ” ; un autre encore : “ Moi à Pierre ” ; et un autre : “ Et moi au Christ ”. »

Lorsque j’étais enfant, je me suis souvent demandé pourquoi Paul avait un reproche à faire à ceux qui se disaient de Christ. Je comprenais bien qu’il ait admonesté ceux qui se disaient de Paul, d’Apollos ou de Céphas ! Mais pourquoi s’élevait-il contre ceux qui se disaient de Christ ? J’ai compris : tout simplement parce que certains faisaient de Christ un chef de parti, la tête d’un clan : Christ était devenu en quelque sorte leur divinité préférée.

Or nous n’avons ni le droit ni le pouvoir de nous emparer de l’une des personnes de Dieu pour en faire un petit dieu à notre mesure. Ni le Père, ni le Fils, ni le Saint-Esprit ne se laissent monopoliser par personne.

La première fois que j’ai imposé les mains aux malades, quelqu’un est venu me voir et m’a dit :

- Savez-vous que vous n’avez pas le droit de le faire ?

- Ah ! Et pourquoi  donc ?

- Parce que vous n’êtes pas pentecôtiste !

Ainsi, pour cet ami, bien sincère sans doute, le ministère de guérison par le Saint-Esprit était un monopole du mouvement de Pentecôte. Si les chrétiens d’aujourd’hui en venaient à s’opposer les uns aux autres (comme les chrétiens de Corinthe l’ont fait) en disant : « Moi je suis du Père, ou moi je suis du Fils, et moi du Saint-Esprit », ils feraient aussi l’œuvre du diable.

Si donc nous nous réclamions uniquement du Saint- Esprit, nous serions des idolâtres. Certes, nous savons que nous vivons dans la dispensation du Saint-Esprit et nous voulons l’honorer, lui laisser sa place légitime dans l’Église. Mais nous ne voulons pas avoir d’autres dieux que Dieu qui se donne à nous tantôt comme Père, tantôt comme Fils, tantôt comme Esprit tout en restant toujours le Dieu unique qui nous aime, nous sauve et nous régénère.

Dieu est un, comme la vérité est une. L’idolâtre peut agir à l’égard de Dieu comme le sectaire agit à l’égard de la vérité. Que fait le sectaire ? Il s’empare d’un point de la vérité et il en fait la seule vérité valable. De même, si nous prenons quelque chose de Dieu pour en faire notre dieu à nous, nous sommes des idolâtres.

S’il veut que nous l’adorions lui seul, le Seigneur veut aussi que nous l’adorions entièrement. Car l’adoration vraie, c’est comme l’amour vrai : il ne réclame pas seulement une partie de l’être aimé, mais l’être tout entier, corps, âme et esprit.

De même, adorer Dieu c’est le contempler dans sa plénitude : Père, Fils et Saint-Esprit.

Ainsi, comme Dieu n’est pas divisé, nous ne pouvons l’opposer à lui-même sans tomber dans l’idolâtrie.

Idolâtrer les dons spirituels

Une autre forme d’idolâtrie peut se manifester au sein des Églises désireuses de laisser au Saint-Esprit la place qu’il mérite. Celle-ci se manifeste lorsque Satan parvient à faire mettre une totale confiance en des réalités spirituelles plutôt qu’en Dieu lui-même. Satan incite les chrétiens à utiliser les données mêmes de la vie de l’Esprit pour se façonner...

Auteurs
Jules THOBOIS

L'accès au reste de cet article est protégé.

Achetez cet article pour le lire en intégralité ou le télécharger en PDF.

Recevez ce numéro
au format papier

8 €

J'achète ce numéro

Téléchargez ce numéro
au format ePub et PDF

5 €

J'achète ce numéro

Abonnement au magazine Croire et lire

Je m'abonne

Informations complémentaires

Pour aller plus loin : Exode 20.3-6 ; 32.1-20 ; Matthieu 6.24 ; 1Corinthiens 1.12 ;

Actes 14 ; Hébreux 13.7,17 ; 1Corinthiens 3.5 ; Jean 4.24 ; Exode 32.

Ajouter un commentaire

Votre adresse e-mail nous permet :

  • de vous reconnaitre et ainsi valider automatiquement vos commentaires après 3 validations manuelles consécutives par nos modérateurs,
  • d'utiliser le service gratuit gravatar qui associe une image de profil de votre choix à votre adresse e-mail sur de nombreux sites Internet.

Créez un compte gratuitement et trouvez plus d'information sur fr.gravatar.com

Chargement en cours ...