Troisième et quatrième commandements

Extrait Bible

Tu n’utiliseras pas le nom de l’Éternel, ton Dieu, à la légère…

Souviens-toi de faire du jour du repos un jour saint.

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Troisième et quatrième commandements

Le troisième commandement est comme une barrière de défense autour du nom de Dieu. Dieu veut ainsi nous empêcher de nous approcher de lui n’importe comment pour mettre, en quelque sorte, la main sur lui. Il veut nous interdire de le tutoyer d’une façon vulgaire et charnelle.

Pour bien comprendre la portée de cette ordonnance, il faut saisir quelle est l’importance du nom.

Sur le plan humain, nous savons par expérience quelle est l’autorité du nom. Quand on use ou qu’on se recommande du nom d’une personne, l’influence de cette dernière se fait sentir. Celui qui est chargé de parler au nom d’un autre a le pouvoir de celui qui l’envoie. Ainsi, un ambassadeur mandaté par son gouvernement représente le pays lui-même.

Inversement, abuser d’un nom, c’est commettre une usurpation. C’est une escroquerie morale. Le nom, c’est donc bien, en un certain sens, la personne elle-même.

Trois exemples de l’Ancien Testament

L’importance sacrée du nom de Dieu nous est démontrée aussi dans trois récits.

Jacob, après une nuit de combat avec un inconnu, lui demande son nom. Ce dernier lui répond en substance : « Je ne veux pas te dire mon nom, mais je veux te bénir ». Et il le bénit là. Alors Jacob comprend tout à coup que celui qui l’a béni sans lui dire son nom, c’est Dieu lui-même. Le patriarche a connu le Seigneur par la grâce qu’il a reçue de lui. Si Dieu lui avait dit son nom, Jacob, loin d’être béni, aurait été écrasé sous la puissance de ce nom. C’est parce que son nom est trop redoutable pour les hommes que le Dieu trois fois saint le cache derrière la bénédiction.

Plus tard, Moïse demande au Seigneur caché dans le buisson ardent de lui faire connaître son nom. Et Dieu lui répond par cette parole mystérieuse : « Je suis celui qui suis », c’est-à-dire : « Je suis je ». Ce « je » contient la réalité de Dieu. « Je » est un sujet. Or, Dieu est toujours « Je », c’est-à-dire exclusivement le sujet et jamais un objet dont nous pourrions nous saisir.

À son tour, Manoah, informé par un personnage céleste de la prochaine naissance de son fils Samson, prie son visiteur de lui dire son nom. Celui-ci répond : « Pourquoi me demandes-tu mon nom ? Il est merveilleux. » Autrement dit : mon nom est une merveille d’en haut dont tu ne pourrais supporter la révélation.

Ainsi, par ces trois exemples, nous en arrivons à cette conclusion : Dieu ne peut pas nous révéler son véritable nom et nous le dire en face, car il est redoutable et l’homme ne supporterait pas de l’entendre. Si l’homme ne peut pas voir Dieu de ses yeux et vivre, il ne peut pas non plus entendre le nom de Dieu à ses oreilles sans mourir.

Dans ces trois récits de l’Ancien Testament, ni Jacob, ni Moïse, ni Manoah n’ont vu Dieu et n’ont entendu son nom. Le nom propre de Dieu est un nom ineffable et inexprimable : Dieu le voile comme il voile sa gloire et sa personne.

Le nom caché de Dieu

Dans la Bible hébraïque, le nom de Dieu n’est jamais révélé. Le mot hébreu signifiant Dieu est Élohim, mais c’est un terme général qui désigne une fonction. Il est employé aussi bien pour désigner le Dieu d’Israël (l’Élohim d’Israël) que les faux dieux (les faux élohim) ou les dieux étrangers.

Par contre, dans cette Bible hébraïque, il existe un autre mot qui désigne en principe son nom propre – mais, en réalité, personne ne peut prononcer ce nom de Dieu –, c’est le tétragramme sacré, formé des consonnes : Y H V H. Les mots hébreux se lisent effectivement grâce à des consonnes auxquelles les lecteurs ajoutent spontanément les voyelles nécessaires pour les prononcer. Quant au nom divin, les lecteurs pieux de la Bible hébraïque lisaient bien ces consonnes, mais ne les prononçaient jamais. C’est bien plus tard que des scribes appelés Massorètes ont forgé avec ces quatre consonnes le mot Yahveh ou encore Jéhovah, selon les voyelles qu’ils ont intercalées entre les consonnes.

Plusieurs traductions modernes leur ont préféré des mots entièrement différents pour exprimer approximativement le nom sacré de Dieu, ainsi : Seigneur ou Éternel. Aucun d’eux cependant n’est le nom propre de Dieu. Ne devrions-nous pas adopter l’attitude des Israélites qui, au lieu de forger un nom à Dieu, ne le prononçaient jamais ? Ils avaient compris que non seulement c’est un nom caché et inexprimable, mais aussi qu’il y a un danger redoutable à prononcer impunément le vrai nom du Dieu vivant.

Aujourd’hui encore, un Juif pieux évitera toujours de prononcer le nom de Dieu. Récemment, j’ai conversé avec l’un d’eux et, chaque fois que dans notre entretien il était question de Dieu, il disait en parlant du Créateur : « Celui que vous savez. » J’avoue que cela a été un casse-tête pour moi pendant quelques minutes, jusqu’au moment où j’ai compris que cet homme voulait désigner le Seigneur par cette expression car il n’a jamais prononcé le mot même de Dieu. Y aurait-il là superstition et abus ? Ce n’est pas impossible. Mais quoi qu’il en soit, faisons attention car le commandement nous met en garde.

Un nom redoutable

Alors que les chrétiens vivent par la grâce apportée par Jésus, nous devrions savoir que le troisième commandement est terriblement sérieux et solennel. La grâce ne nous permet pas de prononcer le nom de Dieu en vain, c’est-à-dire n’importe quand et n’importe comment. Le Seigneur ne peut pas accepter que son nom, c’est-à-dire sa personne, soit mêlé aux conversations, aux discours et aux entreprises charnelles des hommes. C’est pourquoi, en réalité, le vrai nom de Dieu reste caché. L’homme ne peut s’en emparer ; c’est un nom ineffable que personne ne connaît ici-bas, nous ne le connaîtrons et ne le prononcerons que dans le ciel.

Alors, nous pourrons voir le Seigneur de nos yeux et entendre son nom de nos oreilles sans mourir.

Puisque le véritable nom de Dieu nous échappe, nous ne parlons du Seigneur qu’avec des termes approximatifs et des mots d’emprunt qu’il ne nous est cependant pas permis d’employer à tort et à travers.

Voilà pourquoi Dieu nous refuse le droit d’engager le nom qu’on lui donne dans des jurements. Quiconque jure prétend rendre son affirmation plus forte en ajoutant le poids de Dieu sur le plateau de la balance pour le faire pencher du bon côté. Mais le Seigneur refuse que nous l’utilisions comme un objet, comme quelqu’un ou quelque chose à notre disposition. Dieu n’est pas au service de l’homme, ni même du chrétien. II ne nous est pas permis d’utiliser son nom pour jurer ou servir des intérêts charnels ou spirituels. Le nom de Dieu ne peut être que le sujet de notre adoration.

Le nom révélé

Cependant, Dieu n’est pas resté le Dieu qui se cache et qui s’entoure toujours de mystère. Un jour, il s’est donné un nom particulier pour s’approcher de nous, un nom qui n’est plus redoutable, qui ne nous fait plus mourir, mais au contraire nous fait vivre. Pour bien observer le troisième commandement, il faut apprendre à connaître ce nom-là, le seul par lequel Dieu se donne aux hommes pour les sauver et les servir : Jésus, son Fils unique, notre Sauveur. Nous pouvons le prononcer sans crainte, comme celui d’un frère aimé. Car, de même que Jésus a quitté sa forme de Dieu, il a aussi quitté son nom de gloire. Jésus, c’est le nom du Créateur qui s’est abaissé, le nom de son amour. Cependant, malgré l’humiliation volontaire du Seigneur, son nom a autorité dans le ciel auprès de Dieu et autorité sur la terre contre le péché, le diable et la mort.

C’est par le nom de Jésus que l’amour et la justice de Dieu ont été accomplis sur la croix. Aussi, après avoir été abaissé jusqu’à nous, Dieu l’a élevé à la plus haute place et lui a donné le nom qui est au-dessus de tout nom « afin qu’au nom de Jésus chacun plie le genou dans le ciel, sur la terre et sous la terre et que toute langue reconnaisse que Jésus-Christ est le Seigneur, à la gloire de Dieu le Père ».

Jésus : tel est le nom que Dieu a donné aux hommes pour se faire connaître à eux. « Il n’y a sous le ciel aucun autre nom qui ait été donné aux hommes, par lequel nous devions être sauvés ». Le Seigneur n’aura désormais, pour les hommes, plus qu’un nom : Jésus. Par lui, nous avons libre accès auprès de Dieu lui-même. Son nom est le seul qui mène à notre Père céleste.

Le nom du Fils

Respecter et sanctifier le nom de Dieu, c’est donc savoir que nous ne pouvons entrer en communication avec lui que par le nom de son Fils. C’est pourquoi, invoquer Dieu sans passer par Jésus-Christ, c’est enfreindre le troisième commandement. C’est comme si je voulais m’approcher directement d’un personnage important sans avoir pris de rendez-vous et sans être introduit. Or, c’est Jésus-Christ qui est notre rendez- vous auprès de Dieu, c’est lui qui nous introduit auprès du Père, c’est à cause de lui que Dieu nous accueille.

« Tu n’utiliseras pas le nom de l’Éternel, ton Dieu, à la légère… » signifie donc non seulement : tu ne jureras pas et ne blasphémeras pas le nom du Dieu ineffable, mais aussi : « tu ne t’approcheras du Dieu vivant et ne l’invoqueras que par le nom de Jésus. Car Jésus est le seul médiateur entre Dieu et les hommes ».

Parler de Dieu en dehors de Jésus, c’est donc parler en vain. Prier Dieu en dehors de Jésus, c’est prier en vain. Invoquer Dieu en dehors de Jésus, c’est l’invoquer en vain. En un mot, prendre le nom de Dieu en dehors de Jésus, c’est le prendre en vain.

Si les apôtres ont pu annoncer la Parole avec puissance, obtenir des exaucements à leurs prières et voir Dieu agir en accompagnant la prédication de prodiges, de guérisons et de divers miracles, c’est parce qu’ils engageaient l’autorité de Dieu au travers du nom de son Fils Jésus. Car le Seigneur ne s’engage que lorsque le nom de son Fils est prononcé.

Le ministère du Saint-Esprit

Cependant, la signification du troisième commandement va plus loin encore. Le nom de Jésus, par lequel Dieu s’engage, ne saurait être à son tour employé à tort et à travers.

Le Saint-Esprit veut nous aider à le prononcer sans le profaner et à l’utiliser dans toute son autorité et toute sa puissance. Aussi devons-nous apprendre à dire Jésus par le Saint-Esprit pour que ce nom ne soit pas vain sur nos lèvres. En effet, « nul ne peut dire : “Jésus est le Seigneur !” si ce n’est par le Saint-Esprit ».

Invoquer le Père au nom du Fils, c’est donc obéir au commandement. Mais il ne suffit pas de prononcer certains mots ; encore faut-il que nous soyons animés du Saint-Esprit lorsque nous les disons. Combien de prières, en effet, se terminent par l’expression au nom de Jésus sans être exaucées pour autant ! Et combien d’invocations au nom de Jésus n’ont été suivies d’aucun résultat, parce que nous avons mentionné ce nom machinalement, ou comme une formule magique, sans le secours du Saint-Esprit !

Ne soyons pas impies ou profanes ! L’impie prononce le nom de Dieu en dehors de Christ, le profane le fait sans être animé du Saint-Esprit. L’impie est souvent un païen blasphémateur, tandis que le profane est souvent un chrétien qui oublie de s’appuyer sur le ministère de l’Esprit pour dire Jésus.

« Tout homme qui prononce le nom du Seigneur, qu’il se détourne du mal » disait l’apôtre Paul. C’est seulement grâce à la mort de Jésus et au Saint-Esprit qui nous habite que nous pourrons sanctifier le nom de Dieu, le prendre utilement et ainsi obéir au troisième commandement. Car couverts par le sang de Jésus, nous sommes protégés de la puissance redoutable du nom de Dieu, et dans l’effusion de l’Esprit nous pouvons prononcer le seul nom que Dieu agrée, le seul par lequel il nous écoute : Jésus. C’est pourquoi nous pouvons conclure par les paroles de ce cantique :

Jésus, béni soit ton nom,

Jésus, ô merveilleux don,

Jésus, suprême rançon,

Sois adoré pour toujours.

Souviens-toi du jour du repos, pour le sanctifier

Le quatrième commandement ajoute à la sanctification du nom ordonnée dans le troisième commandement, celle du jour du repos, ce jour de Dieu.

1) Dieu a voulu nous traiter comme il s’est traité lui-même. Par le quatrième commandement, il nous dit : de même que, dans ma création, il y a six jours (quelle qu’en soit la longueur) et que le septième est celui du repos, de même, dans votre création humaine, vos œuvres se feront pendant six jours, et le septième sera celui du repos.

2) Le Seigneur a voulu donner un cadre à notre vie : six jours pour l’homme, un jour pour lui. Quelqu’un dira peut-être : pourquoi cette proportion d’un seul jour donné à Dieu contre six laissés à l’homme ? Est-ce que tous nos jours ne...

Auteurs
Jules THOBOIS

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Pour aller plus loin : Exode 20.7-11 ; Hébreux 4.1-11 ; Genèse 32.24-32 ;

Exode 3.1-14 ; Juges 13.17-18 ; Apocalypse 3.12 ; 22.3-5 ;

Philippiens 2.9-11 ; Actes 4.12 ; 1 Corinthiens 12.3 ; 2 Timothée 2.19 ;

Philippiens 1.21 ; Josué 24.15 ; Psaume 84.11.

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