L’islam extrémiste est-il vraiment monothéiste ?

Complet Fait de société

Ceux qui s’enflamment dès que le prophète Mahomet est mis en cause le placent sur un piédestal que lui-même n’aurait pas souhaité. 

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L’islam extrémiste est-il vraiment monothéiste ?

Nous connaissons bien la profession de foi musulmane : « Il n’est pas d’autre Dieu que Dieu et Mahomet est son prophète. » Si on l’interprète pour ce qu’elle dit, Dieu est le seul Dieu, c’est Mahomet qui a reçu la révélation, mais Mahomet n’est pas Dieu, puisqu’il n’y a qu’un seul Dieu. 

Pour l’islam Mahomet est, d’une certaine manière, analogue à ce qu’est Moïse, pour le judéo-christianisme, lui qui fut le seul à recevoir une révélation directement de la main de Dieu : Les Dix Commandements(1).

Moïse, Mahomet et Jésus

La différence avec le Coran, c’est que la révélation biblique ne repose pas seulement sur Moïse, mais sur beaucoup d’autres prophètes. C’est peut-être cela qui a évité qu’on vénère Moïse à l’excès, la Bible ne cachant d’ailleurs pas ses défauts. Il est admirable que le judaïsme n’ait jamais été pris en flagrant délit, dans ses écrits, de faire de ses prophètes des hommes incritiquables. Dieu seul est saint. Sur ce point-là, tous les monothéismes s’accordent.

Alors, comment expliquer que, dès qu’on ose toucher à leur prophète, les musulmans extrémistes se révoltent comme si on avait touché à la personne divine ? C’est une curieuse théologie. Les salafistes sont peut-être des polythéistes malgré eux.

On a reproché à certains chrétiens de faire des manifestations intempestives, voire brutales, pour défendre l’honneur du Christ. Mais, d’une part, le Christ est, selon les chrétiens, le Fils de Dieu, partie intégrante de la Trinité avec le Père et l’Esprit Saint. Il n’est pas distinct de Dieu. La théologie musulmane ne dit pas cela de Mahomet. Elle reproche même aux chrétiens le dogme de la Trinité en disant (ce qui est contestable, mais compréhensible) que c’est du polythéisme. 

Retournons le compliment aux plus extrémistes d’entre eux : peut-on blasphémer contre le prophète, alors qu’il n’est pas Dieu ?

La grande différence

Qu’on se comprenne bien : il n’est pas question de soutenir ici les moqueries adressées aux religions. Mais il y a deux poids et deux mesures, et il ne m’a pas échappé qu’un jeune salafiste interviewé sur France Inter ait dit : « On n’est pas des bouddhistes ! » Eh oui, cher ami : les bouddhistes ne se font pas exploser quand on se moque de leur sérénité, et les chrétiens ont depuis longtemps cessé les Croisades et l’Inquisition. Aujourd'hui, c’est en Arabie saoudite (et pas seulement) qu’on interdit de construire des églises alors que des mosquées sont financées en France par les pétrodollars. Cela est à méditer.

Jésus a dit : « Je suis le bon berger. […] Personne ne prend ma vie, mais je la donne moi-même. J’ai le pouvoir de la donner et j’ai le pouvoir de la recevoir à nouveau(2). » Ayant dit cela, Jésus est donc hors de portée de tous les sarcasmes, moqueries, meurtres symboliques de sa personne. Le Crucifié n’a pas besoin qu’on tue ou qu’on mutile pour sauver son honneur. Ni sa vie, puisqu’il est ressuscité.

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