En attendant le moment où nous nous reverrons

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En attendant le moment où nous nous reverrons

Il y a des pertes qui font partie des choses de la vie ; elles sont inéluctables. On s’y prépare mais elles restent douloureuses. Plus incompréhensible, plus révoltant aussi, est le départ d’un ami plus jeune ou d’un petit enfant.

Derrières les mots

Pour tous, commence alors « le travail de deuil » pour traverser différentes phases décrites par les spécialistes : déni, colère, révolte, marchandage, dépression, acceptation ... pour reprendre ensuite « le cours de la vie » comme on dit.

Ces considérations psychologiques sont sans doute vraies mais elles comportent un risque : occulter le facteur personnel de celui qui vit l’événement dans sa chair depuis des jours, des semaines et des mois. Les mots sont impuissants pour supprimer la douleur et la peine. La théorie ne peut tout au plus que les atténuer.

Il pleut en moi

Cela fait plusieurs années que mon épouse s’en est allée. Depuis lors, il me faut affronter les jours qui me paraissent sombres, avec l’impression d’être seul au monde. Il pleut dehors et il pleut dedans. Incapable de tourner la page, que faire ?

Où trouver le courage, un peu de réconfort ? Ces jours-là, je trouve auprès de Dieu le secours ; l’Ami qui lit en moi et qui recueille mes larmes se tient plus près encore, il est mon recours. C’est Lui qui tient ma vie et me fait surmonter la douleur laissée par l’aimée absente.

De vraies souffrances, de mauvaises solutions

Le danger de se replier sur sa peine est réel dans la période qui suit la séparation. On est tenté de refuser de vivre parce que l’autre n’est plus. Se réfugier dans la solitude peut s’avérer très destructeur. Contrairement à ce que l’on peut supposer, ce qui manque cruellement dans ces moments n’est pas une question matérielle (cuisine, entretien de la maison ...) car cela s’apprend. Ce sont plutôt ces petits échanges du quotidien qui ne sont plus (comment va la voisine - les salades du jardin sortent de terre...). Ce qui fait souffrir aussi, c’est de rentrer à la fin de la journée dans une maison atrocement silencieuse, se retrouver seul à table, vivre la nostalgie de sa présence et devoir s’habituer au fait qu’elle ne sera plus là. Son sourire, son regard taquin sont classés désormais dans le registre des souvenirs.

Le Seigneur est présent dans ma souffrance

Tant de choses me parlent d’elle, une photo posée sur le buffet et ma vue est embuée, il m’arrive même d’entendre le son de sa voix, tant d’images ressurgissent et le temps ne peut les effacer. Et pourtant le Seigneur est là, chaque jour, je peux tout lui dire car dans sa tendresse il panse la blessure laissée par celle qui m’a quitté... trop tôt.

Dieu, dans sa fidélité, m’accorde sa consolation au-delà de ce que je pensais, et je sais qu’il me faut marcher quand même, regardant en avant. S’il a permis la mort et que la douleur dure c’est qu’il a voulu s’en servir pour affiner ma foi et son image en moi.

Tout ceci portera son fruit au matin du grand jour où nous nous reverrons et ... le verrons.

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