La diversité dans les Églises

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La diversité dans les Églises
« Quand je suis arrivé dans mon Église, voici 25 ans, nous n’étions guère plus qu’une poignée de blacks. C’était une Église essentiellement de Blancs qui s’est teintée peu à peu. »

Les choses ont bien évolué

Cette déclaration de César reflète bien l’évolution de la diversité de la population. Celle-ci se répercute et parfois s’amplifie dans les Églises, qu’elles soient catholiques, protestantes ou autres. Le brassage ainsi suscité peut réjouir. Il n’en va malheureusement pas toujours de soi.
Il se réjouit qu’un des pasteurs qu’il a connus lui ait proposé des responsabilités dans l’Église. Ils sont devenus amis. Mais il reconnaît que cela n’a pas toujours été le cas. Certes, il n’est pas confronté au racisme mais il remarque quand même être plutôt tenu à une certaine distance par les responsables.
Célise, toujours souriante et avenante, reste sur quelques déceptions. Ainsi, quand elle a invité à déjeuner chez elle des familles différentes, elle a déploré que les convives soient partis sitôt le repas achevé, frustrée de n’avoir pas eu le temps d’échanger. C’est avec une pointe d’amertume qu’elle confie que lorsqu’on l’a invitée, c’est « avec seulement ceux de ma race, peut-être parce qu'on pensait que cela me plairait davantage ».
Billy est accourue voici trente ans dans son Église, attirée par le groupe de jeunes très dynamique. Puis elle est devenue monitrice au catéchisme le dimanche et a aussi intégré la chorale. Elle a choisi de rire de ce qu’elle nomme les blagues à deux sous et ne relève pas les méchancetés lancées à son encontre.
Kouassalié est arrivée en France il y a une dizaine d’années. Elle était timide et repartait dès la fin de l’office. Elle a même refusé à l’époque de devenir membre de l’Église qu’elle fréquentait parce qu’elle était moins chaleureuse. En plus, c’est moins rythmé qu’en Afrique. Puis, par l’intermédiaire de ses trois enfants, elle a commencé à connaître d’autres mères et a accepté de devenir membre.
Elle a été peinée lors d’une préparation de la fête de Noël. Sa fille aînée ayant manqué des répétitions, la responsable avait décrété qu’elle n’y participerait pas. La maman l’a très mal pris, n’a rien dit, mais cela s’est vu. Au point que la responsable lui a téléphoné pour s’excuser et préciser que sa fille serait bien sur scène le jour J.
Après cela, Kouassalié s’est proposée dans l’équipe du ménage et même d’accueil.

Un bilan ?

À les entendre, nous percevons le désir d’une plus grande unité dans leur Église. Il n’y a nulle trace de réelle animosité, mais au final le mélange ne prend pas vraiment : on se juxtapose en souriant, voire en s’embrassant, mais on en reste là.
Or, à bien y regarder, c’est ce qu’on retrouve dans la société, que ce soit au cours de gym, de zumba, dans sa résidence, au club de zénitude… et au bureau.
Sauf que l’on attend de vivre dans les Églises ce que les évangiles nous annoncent. Du coup, les imperfections y sont ressenties comme un manque plus incisif.

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