Le pays de la soif

Complet Réflexion

The Water of Life

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Le pays de la soif

De passage dans la ville très belle et très méconnue de Chester en Angleterre, j’ai été frappé par une sculpture en bronze, de Steven Broadbent, installée dans le cloître de la cathédrale, en 1994. Elle s’appelle « The Water of Life ». Ce qui est étrange, c’est que le Christ et la Samaritaine y forment deux moitiés d’un cercle, mais c’est la courbe formée par la Samaritaine qui domine. Son visage se penche au-dessus de celui du Christ, qui lève les yeux vers elle afin de recevoir la coupe d’eau sur laquelle est inscrit en grec : « l’eau ». On dirait que le Christ crève de soif, que c’est lui l’implorant, en position de dépendance et d’humilité.

Le plus assoiffé des deux

Avec ma pieuse mentalité, je me suis d’abord dit que l’artiste avait eu un certain culot de représenter le Christ comme celui qui est en demande. Mais Jésus n’a-t-il pas dit ailleurs : « Je vous le dis, dans la mesure où vous avez fait cela pour l’un de ces plus petits, l’un de mes frères, c’est à moi que vous l’avez fait. » Ensuite, une pensée m’a frappé brutalement : l’artiste n’a rien inventé, c’est bien Jésus qui a été le premier assoiffé : « Une femme de Samarie vient chercher de l’eau. Jésus lui dit : Donne-moi à boire. » Une lecture un peu rapide nous fait parfois penser à la Samaritaine comme à celle qui reçoit, comme à celle qui va être désaltérée. Or, la conversation est lancée par une demande que le Christ lui adresse. On ne saura d’ailleurs pas s’il a bu quelque chose !

Quand tu es en manque...

Ce magnifique récit est donc l’histoire d’un renversement : Jésus demande à une femme que tout le monde méprise de lui donner à boire... et c’est son immense soif à elle qui se révèle dans la conversation. Jésus discerne que cette femme instable en est à son sixième homme. En Juif de son époque, Jésus pourrait traiter cette étrangère de femme adultère, de dragueuse, de perverse, ou pire. Aucunement. À partir de la bribe de vérité qu’elle lâche (« je n’ai pas de mari »), Jésus ne voit plus que ce qu’il y a de bon en elle. Il ne lui fait pas le moindre reproche ; il la laisse cheminer vers la lumière, ce qu’elle va faire sans tarder.

Le socle de la statue porte en anglais un extrait du verset 14 : « L’eau que je donnerai deviendra une source d’eau qui jaillira pour la vie éternelle. » Combien de gens dans notre société (vous qui lisez ceci, peut-être) mènent leur vie n’importe comment parce qu’ils sont déroutés, parce qu’ils crèvent de soif ! Or, ce monde ne nous offre que des breuvages frelatés (au propre et au figuré) qui ne guérissent jamais notre soif profonde – pas en ce monde et encore moins pour l’éternité.

Tout ça, c’est du slogan ? Il faut aller discuter avec les personnes qui ont accepté de boire l’eau de Jésus pour vérifier s’il a dit vrai. Tout simplement.

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