1 novembre 1533. Paris Protestant de Jean Calvin

publié le 1 November 2022 à 01h01 par José LONCKE

1er Novembre 1533. Pari Protestant de Calvin

-------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------

Itinéraire dans le Paris Protestant de Jean Calvin

DEPART: Métro : Louvre-Rivoli

---------------------------------------------------------------------------------------------------

Place Saint-Germain-l’auxerrois : en 1523, le jeune Jean Calvin arrivant à Paris pour poursuivre ses études, loge chez son oncle, Richard Cauvain, forgeron-serrurier place Saint-Germain-L’auxerrois.

Il entendit probablement la rumeur du cortège du premier martyr protestant :Jean Vallière,

En juillet 1524 est installée la cloche de Saint-Germain-l’Auxerrois, « Marie », qui sonna les matines de la Saint-Barthélemy (dimanche 24 août 1572)

---------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------

Monument Coligny : c’est grâce à Calvin que Gaspard de Coligny se convertit alors qu’il est emprisonné à Grand...

--------------------------------------------------------------

Le panorama du pont des Arts : Le pont Neuf et Henri IV, La statue équestre d'Henri IV, La statue va à contre-courant ! Calvin et Henri IV…

Calvin et Henri IV

Le texte ci-dessous figure en tête du commentaire sur le Pentateuque que Calvin publia en 1564. Il dédia cet ouvrage au futur Henri IV, âgé alors de dix ans. C’est tôt, dira-t-on. Certes, mais le fils d’Antoine de Bourbon et de Jeanne d’Albret, reine de Navarre, était héritier présomptif du trône de France.

« A TRÈS ILLUSTRE PRINCE HENRI, DUC DE VENDOME, ROI HÉRITIER DE NAVARRE

Puisque Dieu vous a doué et muni d’une telle magnanimité, voire en cet âge si tendre et au milieu de beaucoup de frayeurs et menaces, et jamais vous n’avez été détourné de faire pure protestation et franche de votre foi… uis donc que vous n’avez point honte de l’Evangile de Jésus-Christ, il m’a semblé que cette liberté que vous montrez me donnait juste matière de m’enhardir à vous congratuler de ces commencements tant heureux et vous exhorter en une constance invincible pour le temps à venir. Car ce qui advient aux meilleures natures, à savoir d’être ployables et faciles, est commun aux jeunes gens jusqu’à ce que l’âge les ait bien du tout mûris.

...Or Monseigneur, ce que j’ai mis ce livre en avant sous votre nom, mon désir a été que ce fût un moyen par lequel Dieu vous tendît la main pour vous revendiquer à soi derechef à ce que vous fassiez tant plus libre profession d’être disciple de Jésus-Christ.

...Or, combien qu’il y ait plusieurs choses contenues en ce livre, lesquelles surmontent la capacité de votre âge, toutefois je ne vous en offre point la lecture à l’étourdie en vous priant de vous y exercer soigneusement. Car comme ainsi soit que les jeunes gens se délectent à connaître les choses anciennes, vous approcherez tantôt du temps, Monseigneur, auquel l’histoire tant de la création du monde que de l’Eglise primitive pourra occuper votre esprit avec un fruit aussi grand que le plaisir.

...Moïse nous montre quelle est l’Église… il nous avertit combien c’est un jugement pervers de mesurer l’Eglise par la multitude des hommes, comme si la dignité d’icelle consistait en grande troupe. »

« ... Parquoi, Monseigneur, efforcez-vous de tendre avec une persévérance invincible au but qui vous est proposé et que vous ne prêtiez point l’oreille à je ne sais quels gaudisseurs qui tâcheront à vous débaucher en vous faisant accroire que ce n’est pas encore le temps d’être si sage et qu’on ne doit point ainsi hâter les enfants... Vu que les délices de Cour gâtent même et dépravent vos serviteurs, combien les embûches sont-elles plus périlleuses aux grands Princes…

Quant à vous, Monseigneur, estimez que c’est venin de tout ce qui est pour faire croître en vous les voluptés….

Au reste, vous n’aurez pas seulement à combattre contre la superfluité et les pompes, mais aussi contre beaucoup d’autres vices. Il n’y a rien plus délectable que votre humanité et modestie: mais il n’y a nul esprit si bénin ni débonnaire lequel étant enivré de flatteries, ne se débauche à une arrogance et cruauté sauvage.

... David vous donne un bon abrégé si vous suivez son exemple, quand il dit que les préceptes de Dieu ont été ses conseillers. Et de fait, tout ce qui vous sera suggéré de conseil et d’avis d’ailleurs, s’évanouira si vous ne commencez par ce bout, à savoir que c’est (ce qui en est) de vraie prudence.

Il reste, Monseigneur, que ce qui est écrit en Esaïe du saint roi Ezéchias vous revienne toujours en mémoire. Car le prophète en racontant ses vertus notables le loue surtout de ce titre, que la crainte de Dieu sera son trésor.

Sur quoi, Monseigneur, je prierai Dieu vous maintenir en sa protection, faire reluire en vous de plus en plus ses dons spirituels et vous enrichir de toutes sortes de bénédictions.

A Genève, le dernier jour de juillet 1563. »

-------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------

Académie française Valentin Conrart, son premier secrétaire, homme de foi et pratiquant, contribue à la révision du psautier huguenot de Clément Marot et Théodore de Bèze.

-----------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------

4 rue Visconti : le premier synode des Églises réformées de France s’est tenu dans cette rue (du 25 au 29 mai 1559). Confession de foi « biblique ».

Demeures de Bernard Palissy et de la famille Androuet du Cerceau (Pont-Neuf).

-----------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------

3 rue des Grands-Augustins (ancien Couvent des Grands-Augustins)

C'est dans une grande salle de l’église que le calviniste Anne Du Bourg, conseiller-clerc au parlement, osa, en 1559, en plein parlement et devant Henri II, défendre ses coreligionnaires et attaquer les vices de la cour. Anne du Bourg parle, et jamais la cause de l'Évangile et de la conscience n'avait été défendue « plus splendidement, plus librement, plus modestement, plus divinement », dit une lettre écrite à Calvin le lendemain même de l'événement par le pasteur Morel. « Je ne sais si depuis mille ans on a vu rien d'aussi grave en France. ». le roi mourra avant Anne du Bourg : le 10 juillet 1559 (anniversaire de Calvin !)

----------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------

A l’angle est du quai et de la rue des Augustins : maison donnée par Louis XII à Antoine Duprat, archevêque de Sens et chancelier de France.

Il négocie avec le pape Léon X le concordat de 1516 (conclu peu de temps avant l'apparition du luthéranisme, le concordat a empêché le Roi et l'épiscopat français de constituer une église gallicane et de virer au protestantisme et a ainsi, sans que les auteurs de l'acte aient pu le prévoir, contribué puissamment à l'échec de la Réforme en France).

-----------------------------------------------------------------

6 rue Séguier (rue Pavée) : emplacement de l’Hôtel qui fut habité par la duchesse de Ferrare, Renée de France, fille de Louis XII et d‘Anne de Bretagne, élevée par Madame de Soubise qui amena la jeune princesse à partager ses idées évangéliques fut mariée au duc de Ferrare. Sa cour fut l‘asile des protestants (dont Calvin). Elle sauva des protestants à la Saint-Barthélemy .

-----------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------

22, 20 rue de l'hirondelle, emplacement de l'hôtel d'Etampes, d’Anne de Pisseleu : maîtresse du roi à partir de 1526, au retour du roi de captivité. « salamandre »

C’est là qu'habitait le célèbre chirurgien, Ambroise Paré :: « Je le pansay et Dieu le guarist. »

-----------------------------------------------------------------------------------------------------

Saint-André des-Arts : prédication évangélique dans cette Eglise  aujourd'hui détruite, dont il ne reste qu'une place. 

-----------------------------------------------------------------------------------------------------

Eglise Saint-Séverin : Portail de l’église de la Cité, Saint Pierre aux Bœufs (1837). Ancien Charnier: évocation du cultes des Reliques et de l’ouvrage de Jean Calvin.

------------------------------------------------------------------------------------------------

7 rue de Cluny Ancienne Église des Mathurins : un vestige de l’église où est prononcé un discours de Nicolas Cop (1er Novembre 1533) qui occasionne la fuite de Calvin.

----------------------------------------------------------------------------------------------

L'hôtel de Cluny, commencé en 1440 et achevé en 1550. Ce fut l'habitation du grand ennemi des protestants, le cardinal de Guise.

-----------------------------------------------------------------------------------------------

Rue Saint-Jacques : en 1473, s’établissent rue Saint-Jacques « Au Soleil d’or », les premiers imprimeurs. Ils sortent de leur atelier la première Bible latine imprimée en France. Calvin fait

imprimer (avril 1532) son premier ouvrage, « De Clementia » (pour rappeler au Prince son devoir de clémence comme Sénèque le rappelait à Néron ?), à ses frais…

-------------------------------------------------------------------------------------------------

Collège de France : à la demande de Guillaume Budé, François Ier fonde en 1530, au collège de Cambrai, l'Institution des Lecteurs royaux : il nomme six lecteurs royaux chargés d'enseigner des disciplines qu'ignore l'Université de Paris (Hébreu, grec, mathématiques…). Au cours des années suivantes y enseigne notamment Pierre de Ramus (la Rhétorique).

---------------------------------------------------------------------------------------------------

17 rue Jean-de-Beauvais : emplacement de l'imprimerie de Robert Estienne (1503-1559), qui imprima le Nouveau Testament en grec et inaugura le système des versets pour se repérer dans le Nouveau Testament.

-----------------------------------------------------------------------------------------------------

Impasse Chartière : ici se situait le Collège de Coqueret, et le cercle littéraire de la future Pléiade. Théodore de Bèze

---------------------------------------------------------------------------------------------------

Impasse Chartière (extrémité gauche)

Sully et Calvin

Impasse Chartière (extrémité à droite)

Maximilien de Béthune, duc de Sully, ministre de Henri IV, n’était pas, à proprement parlé un théologien, mais il avait des connaissances approfondies dans le domaine religieux.

Il semble notamment avoir étudié avec un sin particulier l’Institution de la Religion Chrétienne de Jean Calvin.

Le fichier Charavay de la Bibliothèque Nationale mentionne des notes et des remarques de la main de Sully en marge de l’Institution de la Religion Chrétienne , édition de Genève de 1562.

Ainsi armé, il était à même de participer à des débats et controverses.

Sully avait 12 ans lors du massacre de la Saint-Barthélémy, faisant alors ses études à Paris.

Il était logé près du Collège du Mans, ancienne rue de Reims (actuellement occupé par le Collège Sainte Barbe et le Lycée Luis-le-grand). L’actuelle impasse Chartière donnait dans cette rue à droite.

Sully échappa au massacre grâce à la protection du principal de son collège et raconta l'épisode dans ses Mémoires.

« Je m'étais couché la veille de bonne heure. Je me sentis réveiller, sur les trois heures après minuit, par le son de toutes les cloches, et par les cris confus de la populace…

Je résolus d'essayer à gagner le collège de Bourgogne, où je faisais mes études, malgré la distance de la maison où je demeurais à ce collège : ce qui rendait ce dessein assez périlleux. Je me revêtis de ma robe d'écolier, et, prenant une grosse paire d'heures sous mon bras, je descendis. Je fus saisi d'horreur, en entrant dans la rue, de voir des furieux qui couraient de toutes parts, et enfonçaient les maisons en criant : tue, tue, massacre les huguenots ; et le sang que je voyais répandre sous mes yeux redoublait ma frayeur. Je tombai au milieu d'un corps-de-garde, qui m'arrêta. Je fus questionné ; on commençait à me maltraiter, lorsque le livre [de prières catholiques] que je portais fut aperçu heureusement pour moi, et me servit de passe-port. Je retombai deux autres fois dans le même danger, dont je me tirai avec le même bonheur.

Enfin j'arrivai au collège de Bourgogne [...]. » (Maximilien de Béthune, duc de Sully, Mémoires du duc de Sully, tome I, Paris, Etienne Ledoux, 1822, pp. 50-52).

---------------------------------------------------------------------------------------------------------------

La rue des Carmes prolonge la rue Valette. Elle était au centre de quartier des libraires-imprimeurs humanistes. Ceux-ci publiaient de nombreux pamphlets qui répandaient les idées de la Réforme.

---------------------------------------------------------------------------------------------------------------------

Collège de Presles (6-14 de la rue des Carmes) : Ramus (Pierre de La Ramée) : Son génie se manifesta dans différentes directions : il a écrit des traités de grammaire (il est célèbre pour ses « lettres ramistes »), de rhétorique, de logique, d‘arithmétique, d‘algèbre, et de géométrie qui furent accueillis, traduits et commentés partout en Europe.

Converti au protestantisme vers 1560, il défendit toujours avec passion, une plus grande autonomie de l‘église locale et une plus grande participation des laïcs à la vie de celle-ci..

----------------------------------------------------------------------------------------------------------

Impasse du Clos-Bruneau : Simon Dubois fait paraître la dernière édition, imprimée en France, du Nouveau Testament de Lefèvre d'Étaples, et publia les traités de Luther traduits par le chevalier de Berquin,

Or c'est ici un des coins du Paris du 16ème siècle qui a le mieux conservé sa physionomie. Un moment où tout ce qui est moderne se trouve caché ; c'est étroit, c'est contourné, c'est sombre, c'est sale. De ces impasses, de ces carrefours l'odeur des temps passés vous saisit, acre, authentique. Il en reste assez pour bien s'orienter et pour deviner ce qu'étaient ces lieux obscurs et mal habités, et d'où partait la lumière qui allait éclairer la France et le monde.

-----------------------------------------------------------------------------------------------------

Rue Valette, chambre de Calvin. Fuite de Clavin

Calvin doit fuir Paris (1er novembre 1533.
Un de ses amis, Nicolas Cop, a été nommé Recteur de l’Université de Paris. Ensemble ils rédigent le discours que doit prononcer le nouveau recteur.
Ce discours affirme que toute la vérité est contenue dans l’Évangile et que ceux qui veulent réformer l’Église pour qu’elle soit plus près de l’Évangile doivent être encouragés et non persécutés. Paris est en émoi mais les ennemis de la Réforme sont les plus forts. Cop et Calvin doivent fuir.
«
Rien ne console plus puissamment que la certitude d’être entouré, en pleine détresse, par l’amour de Dieu».
« Je sais que c’est une chose dure que de laisser le pays de sa naissance. Préférons à notre pays toute région où Dieu est purement adoré
».

Voilà ce que Calvin écrira à propos d'Abraham :

« Qu’adviendrait-il si chacun voulait se déclarer pour servir Dieu purement ? La réponse en un mot que s’il plaisait à Dieu, il s’en pourrait ensuivre beaucoup de persécutions, et que les uns seraient contraints de s’enfuir, quittant tous leurs biens ; les autres seraient montés du doigt ; les autres mis en prison ; les autres bannis : les autres même laisseraient la vie.
J’entends comme je l’ai dit) si dieu le permettait. Mais nous devrions faire à Dieu cet honneur de lui remettre ce qui en pourrait advenir, espérant qu’il y donnera tel ordre que le mal que nous craignons n’adviendra pas. Car c’est le refuge où nous mène par son exemple notre père Abraham : lequel, ayant le commandement de tuer son propre fils, quand il est interrogé en chemin de ce qu’il veut faire, dit : Le Seigneur y pourvoira.
C’est certes une sentence laquelle doit être écrite en nos cœurs, pour nous venir au devant en mémoire, incontinent que nous sommes confus en quelque chose et quasi venus à l’extrémité. »

Psaume 107 Louez Dieu pour sa grâce : ce psaume du psautier huguenot exprime bien les souffrances et les secours vécus par l'exilé...
Louez Dieu pour sa grâce, Célébrez son amour
Qui jamais ne se lasse, Qui demeure à toujours,
Vous tous qu’il a sauvés Des mains de l’adversaire,
Vous qu’il a rassemblés, Des confins de la terre.

Ils erraient solitaires Dans le désert sans fin,
Aveuglés de poussière, Privés d’eau et de pain.
Vers toi ils ont crié, Seigneur, dans leur déroute;
Tu les as délivrés Les guidant sur la route.

-------------------------------------------------------------------------------------------------------------

Entre le Panthéon et l'actuelle Bibliothèque Sainte-Geneviève : se trouvait le Collège Montaigu (détruit au 19e siècle) où Jean Calvin étudie. Il y apprend « à bien discuter »…

-----------------------------------------------------------------------------------------------------------

Réfectoire  de saint-Geneviève : existait au temps de Calvin.

--------------------------------------------------------------------------------------------------------------

Collège de Navarre : l’ouvrage de Marguerite de Navarre, « Le Miroir de l’âme pécheresse » aux idées réformatrices est censuré par la catholique Sorbonne (1533).

--------------------------------------------------------------------------------------------------------------------

Collège de la Marche : Dès 1523, à l'âge de 14 ans, Calvin, y a appris à bien écrire (le latin et le français) avec un grand pédagogue, Mathurin Cordier (1479-1564).

-------------------------------------------------------------------------------------------------------------------

Calvin et Mathurin Cordier

Sa grande préoccupation était d’apprendre à parler un bon latin à ses élèves. Il n’y réussira pas du premier coup. Sa grande erreur au début dans son premeir ouvrage sur l’amendement du langage était d’énumérer les faur=tes et les enfants retinrent bien les fautes mais pas les formules correctes.

Calvin dédicacera son Commentaire sur la Première Épître aux Thessaloniciens. Voici un extrait de la Préface :

« Je souhaite porter témoignage devant la postérité, à vous cher Mathurin Cordier, afin qu’elle sache que tous mes progrés ultérieurs dérivent de votre enseignement et que, s’il y a quelques mérites dans mes écrits, ils viennent en partie de vous ».

----------------------------------------------------------------------------------------------------------

Place Maubert. Elle était alors plus petite qu'aujourd'hui. C'était un lieu d'exécution. Les noms de plus de 40 protestants qui y furent suppliciés sont répertoriés.

Le 3 août 1546, Etienne Dolet (1509-1546), libraire-imprimeur, est torturé, étranglé et brûlé avec ses livres, à Paris, place Maubert.

Un quart de sa production de livres est consacrée à des ouvrages religieux. Il publie ainsi une version en français du Nouveau testament e l’Institution de Jean Calvin.

--------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------

Rue de Poissy : Collège des Bernadins  :Calvin et Bernard de Clairvaux

Jean Calvin, dans son Institution de la Religion Chrétienne cite très souvent Bernard de Clairvaux. Alors qu’il disserte sur la foi et l’espérance (Livre III, Chapitre II, 41), il répond aux docteurs de la Sorbonne qui pensent que l’amour précède la foi et l’espérance par une belle citation de Saint-Bernard.

« Bernard de Clairvaux a une meilleure opinion : Je crois, dit-il, que le témoignage de la conscience – que Paul appelle la « gloire » des croyants (2 Corinthiens 1.12) – consiste en trois points.

-Premièrement, et avant toutes choses, il fait croire que tu ne peux avoir la rémission de tes péchés que par la pure grâce de Dieu;

-deuxièmement, tu ne peux accomplir aucune oeuvre bonne, à moins qu’il ne te la donne;

-troisièmement, tu ne peux pas mériter par des oeuvres la vie éternelle, qui t’est donnée également par grâce.

Il ajoute, peu après, que ces choses ne suffisent pas, et ne sont que le commencement de la foi. »

----------------------------------------------------------------------------------------------

28 rue du Cardinal-Lemoine : C’est dans le Collège du Cardinal Lemoine qu’étudie, à partir de 1509, Guillaume Farel (1489-1565). Il y entre en contact avec ce prodigieux réveil de la culture qu’est l’humanisme par Lefèvre d’Etaples, son professeur, qui lui conseille de lire la Bible. Maître ès Arts, en 1517, il devint maître de grammaire et de philosophie. Il eut pour élève et disciple : Jean Canaye de la famille des teinturiers du faubourg Saint Marcel associée aux célèbres Gobelins. Dés sa rencontre avec Lefèvre d’Etaples, Farel a la conviction que de simples améliorations dans la vie de l’Eglise ne suffiront pas, qu’une profonde réforme est nécessaire. Sa vie est une véritable aventure missionnaire, menée par un orateur populaire, au geste puissant, à la parole de feu, aux mots saisissants. Ardent propagateur des idées nouvelles, Farel a vécu jusqu’à sa mort tout le développement de la Réforme en France et en Suisse.

ARRIVEE : Métro : Jussieu

-----------------------------------------------------------------------------------------------------------

Biographie  :

Denimal Eric, Calvin Héraut de Dieu, Presse de la Renaissance, 2009.

Carbonnier-Burkard Marianne, Jean Calvin, une vie, Desclée de Brouwer

BEZE Théodore de, La vie de Jean Calvin, Europresse, 1993

Pour réfléchir  :

Jacques Blandenier : Martin Luther et Jean Calvin. Contrastes et ressemblance.- Ed. Excelsis & Je Sème, 2008, 304 p.

Biéler, André : La pensée économique et sociale de Calvin. Georg, 2008, nouvelle éd. augmentée d’une préf. de Michel Rocard.

Doumergue, Émile : Le caractère de Calvin.- La Cause, 2008 (1er éd. 1931), 176 p.

Lire Jean Calvin : 

Institution de la religion chrétienne/ (1560), édition en français moderne par Marie de Védrines et Paul Wells, Ed. Kerygma et Excelsis, env. 1500 p.

Traité des reliques. Prés. & notes de Bernard Cottret.- Les Éditions de Paris /Max Chaleil, 2008, 76 p.

Jean Calvin, Oeuvres choisies, folio classique, 1995.

Instruits-moi dans ta vérité. Brève instruction chrétienne.- Ed. Excelsis, 1998, 80 p.

-------------------------------------------------------------------------------------

Ajouter un commentaire

Votre adresse e-mail nous permet :

  • de vous reconnaitre et ainsi valider automatiquement vos commentaires après 3 validations manuelles consécutives par nos modérateurs,
  • d'utiliser le service gratuit gravatar qui associe une image de profil de votre choix à votre adresse e-mail sur de nombreux sites Internet.

Créez un compte gratuitement et trouvez plus d'information sur fr.gravatar.com

Chargement en cours ...