Assistante familiale et famille d’accueil

Complet Éducation - Famille

Pour Patricia Rosay, c'est bien plus qu'un métier.


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Patricia
J'ai dix ans. J'entends des cris, des coups, j'ai peur. Je cours me réfugier chez ma tante avec mes deux petits frères. Ces souvenirs ont marqué mon enfance et ont fait naître en moi la certitude que jamais je ne ferai vivre cela à ma famille.

S'occuper d'enfants : une évidence

J'ai toujours eu envie de m'occuper d'enfants, de les protéger, tout comme j'aurais aimé l'être. Exercer le métier d'assistante familiale était alors un réel souhait. En 1993, mon mari et moi décidons de soumettre ma demande d'agrément auprès de l'Aide Sociale à l'Enfance (ASE). En mars 1995, alors que nos enfants sont âgés de treize, dix et huit ans, une petite fille vient élargir notre cercle familial. Elle s'appelle Aurore, elle a trois ans et demi. Chacun doit s'adapter pour l'intégrer du mieux possible. Ce n'est simple ni pour moi, ni pour elle qui découvre un tout autre fonctionnement auprès de nouvelles personnes.
Dans le même temps arrive Mégane, un chiot labrador qui est d'un grand réconfort auprès d'Aurore. En effet, six mois après son arrivée chez nous, ses deux parents décèdent. Notre objectif est alors de l'accompagner au mieux dans ces deuils. Aujourd'hui, Aurore a vingt-neuf ans et nous l'avons officiellement adoptée.

Un vrai investissement

En 25 ans de carrière, nous avons accueilli chez nous six enfants en placement de longue durée. Mes objectifs ont toujours été de les aider à devenir le plus autonomes possible, tout en leur offrant un cadre et des valeurs. Mon mari, partie prenante dans ce travail, représente la figure masculine auprès de ces enfants. Il m'est d'un grand soutien et partage mes inquiétudes. La foi fait partie de notre vie. J'aime ce verset de la Bible qui dit : « Laissez venir à moi les petits enfants afin que je les bénisse. » À chaque arrivée, je remets ces enfants à Dieu. Pendant longtemps le discours de l'ASE était qu'il ne fallait pas trop s'attacher à eux. Je reconnais avoir désobéi. Chaque enfant accueilli sait qu'on est là, qu'on ne l'abandonnera pas. On rassure, on discute, on rit, on pleure. Certes, cela reste un travail rémunéré, mais l'investissement émotionnel va bien au-delà de la notion de salaire.

Un nouveau défi

À ce jour, j’ai 61 ans. Nous accueillons encore trois enfants de dix-huit, douze et dix ans.
En 2022, après 27 ans de carrière, je cesserai mon activité pour prendre ma retraite. Un nouveau défi se présentera : vivre à deux, retrouver de l'espace, être libre, toutes ces choses que je ne connais plus depuis longtemps. Bien entendu notre maison restera grande ouverte et nous espérons avoir la joie de voir tous ces enfants devenus grands construire leur propre nid.

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